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Hautes-Alpes : la ville de Gap demande un délai pour les rythmes scolaires

EDUCATION / La majorité vote une délibération, pour demande un délai d'un an avant l'application de la réforme des rythmes scolaires.

Hautes-Alpes - « Autorisez-vous, monsieur le maire, à solliciter auprès de l’Etat, le bénéfice d’un délai supplémentaire d’un an, pour la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires », voilà en résumé la question qui était soumise à délibérations ce vendredi, à l’occasion du Conseil Municipal de Gap. Une délibération adoptée par la majorité, l’opposition pourtant présente à refuser de se soumettre au vote, jugeant la proposition « illégale ». 

« Nous nous étions engagé à en débattre le moment venu, c’est désormais chose faite ». C’est en ces mots que le maire de Gap a ouvert les discussions, concernant l’application de la réforme des rythmes scolaires. Un débat qui a duré près de deux heures et où membres de la majorité et de l’opposition ont pu s’exprimer. Roger Didier qui est d’abord revenu sur l’historique de cette réforme, qui selon lui apparaît comme « précipité » et pas suffisamment « réfléchit ». Il a d’ailleurs évoqué les difficultés posées par cette réforme, notamment la mobilisation de moyens humains et financiers importants. « Il aurait donc été bon de réfléchir plus longtemps, pour arriver à quelque chose de cohérent dans l’intérêt des enfants », a affirmé le maire de Gap.

L’intérêt de l’enfant, c’est justement ce que recherche le leader du Groupe GAUCHE – Tous Capables, Jean-Claude Eyraud. « Ce que pense l’UMP, le PS et même le Front de Gauche aujourd’hui, ce n’est pas mon problème », a-t-il déclaré. Avant de rajouter que « la gestion de ce dossier était une catastrophe ».  L’ancien candidat aux municipales demande au maire de Gap, pourquoi avoir pris la peine d’organiser 12 réunions publiques avec les parents d’élèves l’hiver dernier, si c’est pour ne pas appliquer la réforme aujourd’hui. 

Toujours au sein de l’opposition, Karine Berger va même plus loin : « L’ensemble des gens qui s’intéressent à l’éducation ne comprennent pas où vous voulez aller, monsieur le maire. Ne nous soumettez pas une délibération, qui sort du cadre de la légalité et ne respecte pas la constitution », a-t-elle demandé. Même son de cloche du côté de Bernard Jaussaud : « Ce qui se passe aujourd’hui est grave : on viole la loi et c’est un déni de démocratie. Le report demandé n’est prévu nul part ». Guy Blanc a de son côté appelé Roger Didier à ne pas « essayer de jouer au gaulois retranché ».

Dans la majorité, Jean-Michel Mora a quant à lui rappelé que cette réforme était « un décret et pas une loi » et que le maire demandait seulement « un délai »Malgré les nombreux appels, Roger Didier n’a pas retiré la délibération, qui a été voté à l’unanimité par la majorité. Présents, les sept membres de l’opposition n’ont pas pris part au vote. 

Le maire s’est toutefois voulu rassurant, en appelant même les Gapençais à partir en vacances « l’esprit tranquille ». « La ville ne se mettra pas dans l’illégalité et ne s’opposera pas aux horaires imposées par le directeur académique ». « Nous ouvrirons les écoles le mercredi et ferons en sorte que les parents aient le choix, entre venir chercher leurs enfants à 15h45, les laisser en garderie, ou bénéficier d’activités périscolaires ».

En attendant, le CDEN, Conseil départemental de l’Education Nationale, doit se réunir le 1er juillet. Ce qui laisse 10 jours au maire de Gap, pour négocier avec directeur académique.