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Hautes-Alpes : coup de sifflet dans l'affaire judiciaire du Gap HAFC

JUSTICE / Le tribunal correctionnel de Gap doit rendre son délibéré ce jeudi après-midi dans l'affaire du Gap HAFC

Hautes-Alpes – L'affaire du Gap Hautes-Alpes Football Club sera close ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Gap. La justice doit en effet rendre son délibéré, après deux ans d'enquête et d'instruction judiciaire, et un procès qui s'est tenu le 14 février dernier.

Le Gap HAFC, entre juin 2011 et la liquidation judiciaire en janvier 2012, c'est l'histoire d'un homme présent à la barre et poursuivi pour banqueroute, faux et usage de faux. Michel Martin, aujourd'hui déchu, a voulu dans la panique sauver ce club de national dont il était le président depuis 2007. Dans cette histoire, « personne ne s'est enrichi et je me suis demandé si d'une souris on ne faisait pas une montagne », avait d'ailleurs déclaré le Procureur de la République, Raphael Ballan, lors du procès.

La justice reproche à Michel Martin d'avoir transformé des prêts privés en dons pour un montant de 150.000 euros, et d'avoir faussé la comptabilité « pour duper en juin et juillet 2011 la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) afin d'éviter que le club ne soit rétrogradé en CFA », avait expliqué le Procureur de la République. « Résultat : le club n'était pas obligé de rembourser les sommes et le prestige du club était intact vis à vis de la DNCG et des collectivités qui apportaient des subventions », avait soutenu le magistrat avant de requérir 12 mois de prison avec sursis et l’interdiction de gestion professionnelle pour une durée de deux ans.

« Je me suis senti obligé de sauver le club. Mais je n'ai pas aggravé la situation financière du club » s'était défendu Michel Martin qui a reconnu à demi-mot avoir « tout fait pour éviter la relégation ». Son avocat gapençais, Me Philippe Lecoyer, avait plaidé la relaxe évoquant « un homme seul qui a dû faire face à une pression et à l'abandon des anciens dirigeants ».

Poursuivi pour complicité de banqueroute, un banquier gapençais de 41 ans à qui on reproche de vouloir « s'investir et de s'impliquer » dans le club a expliqué devant le tribunal « avoir abandonné l'idée de rentrer dans le comité de direction du club » après le passage devant la DNCG. « Après la réunion, je me suis rendu compte que la situation financière du club était compromise », avait déclaré le prévenu à la barre. Son avocat Me François Leclerc du barreau de Gap avait plaidé la relaxe. Le procureur de la République avait d'ailleurs estimé que l'infraction n'était pas caractérisée.

Mis en examen pour « exercice illicite de la profession d'agent de joueur et pour complicité de banqueroute », Régis Dupuy 51 ans, avait rejoint officieusement le Gap HAFC en 2009 en tant que conseiller. « Le président m'a demandé un coup de main », avait déclaré à la barre lors du procès en février dernier l'agent de joueur sportif depuis 1995. « Je donnais mon avis mais je n'étais pas décisionnaire », avait soutenu celui qui est considéré comme l'homme de l'ombre de Mr Martin. La justice lui reproche cette double casquette de dirigeant et d'agent de joueur ce qui a pu constituer un conflit d'intérêt. Le procureur avait requis à son encontre 4 mois de prison avec sursis. L'avocate du prévenu avait quant à lui plaidé la relaxe : « mon client n'a jamais envisagé de diriger le club ».

Enfin, le tribunal a ordonné la disjonction des poursuites à l'encontre d'un entrepreneur gapençais de 45 ans poursuivi pour « faux et usages de faux ». L'homme, qui a accordé au club un prêt de 100.000 euros, aurait finalement déclaré à l'administration fiscale un don, voyant qu'il ne verrait jamais son argent compte tenu des difficultés financières du club. Son procès a été renvoyé à ce jeudi, le fisc ne s'étant pas porté partie civile. L'avocat du Conseil Général a plaidé 1 euro de dommages et intérêts pour « un préjudice à l'image », le département ayant accordé au Gap HAFC une subvention de 228.000 euros en 2011.