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Hautes-Alpes : 300 personnes à clamer « On ne veut pas du FN »

POLITIQUE / Au lendemain des élections municipales et à l’aube des européennes, plus de 300 personnes du CODEX 05 (Collectif Départemental contre les idées d’Extrême droite) ont défilé dans les rues de Gap, presque jusqu’à la porte où Jean-Marie le Pen tenait un déjeuner-débat. Le président d’honneur du FN était en visite dans les Hautes-Alpes pour lancer sa campagne aux européennes

Hautes-Alpes – « Ils croient quoi ? Qu’ils nous font peur  », demande un membre du Front National, regardant des dizaines de mètres plus loin le cortège de manifestants. Plus de 300 personnes, dont des personnalités politiques de gauche, à être descendues dans les rues pour dire au président d’honneur du Front National et candidat aux européennes sur la circonscription du Sud-Est, Jean-Marie le Pen, « qu’il n’est pas chez lui ici. Le FN c’est la haine », lance Nicole. A ses côtés, Ginette, une ancienne colistière des « Tous Capables », la liste de Jean-Claude Eyraud aux municipales à Gap, acquiesce. Elle a peur… peur que l’histoire se reproduise : « la situation économique en 1933 était un peu identique à celle que l’on connaît aujourd’hui et les idées du FN peuvent entraîner des choses irréversibles ». « Il n’y a qu’à voir d’où viennent les personnes d’extrême droite, c’est-à-dire de la partie de l’histoire la plus sombre de notre pays », poursuit Nicolas. Jacques, quant à lui, s’il ne tolère pas plus le FN, voit comme responsable de cette montée du Front National « les partis politiques qui n’ont rien fait. Qu’ils arrêtent leur démocratie et qu’ils redonnent le pouvoir au peuple ».

Le CODEX, rassemblant syndicats tels que la FCPE 05, CGT, FSU, Solidaires, des partis politiques comme EELV, la FASE, le NPA et le PS et des organisations comme le Mouvement de la Paix et Réseau d’Education sans frontière, a donc réussi son appel. Parmi ses rangs, la députée de la 1ère circonscription des Hautes-Alpes, Karine Berger. La Parlementaire veut mettre en garde contre les « dangers » du FN, notamment au sein de l’Europe : « Jean-Marie le Pen porte un discours anti-européen. Je comprends que certaines personnes rejettent l’Europe, mais il n’incarne pas ce rejet, mais la haine des autres. Il utilise l’Europe pour se faire une virginité. Quand on vote pour Jean-Marie le Pen, on vote pour la violence, pour une forme de racisme et de machisme », insiste t-elle au micro Alpes 1.

Une manifestation qui n’a pas semblé perturber Jean-Marie le Pen. « Je remercie les manifestants, car que l’on parle du FN en bien ou en mal, on en parle », a-t-il déclaré au parterre de journalistes présents. Le président d’honneur du parti et candidat pour le Parlement Européen est revenu longtemps sur « les vertus de la nation » et l’Europe qui « permet l’entrée de flux migratoires. Continuer dans cette voie, c’est aller dans le mur. Toute addition de masse immigrée aura comme conséquence notre disparition ». Son slogan de campagne est direct : « Contre l’arnaque européenne ». « L’Europe de Bruxelles est une arnaque des pays européens. C’est un montage politique qui était, soit disant, fait pour apporter le plein emploi et la prospérité. Et malheureusement, nous constatons que le résultat est inverse. Nous n’avons pas de défense, nous sommes un protectorat européen, nous n’avons pas le contrôle de nos frontières. Ceci nous conduit à développer un discours d’eurosceptiques et qui va déboucher sur le questionnement que nous voulons faire à l’UE : êtes-vous prêts à nous rendre les éléments de notre souveraineté ? Sinon, nous soumettrons la question de la sortie à un référendum en France », explique-t-il au micro Alpes 1.

A noter que Jean-Marie le Pen a dans sa liste Marie-Christine Arnautu, Bruno Gollnisch et Mireille d'Ornano.