Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

Hautes-Alpes : 2 ans de prison ferme pour avoir volé l'identité de son ami d'enfance

JUSTICE / L’homme avait été interpellé par la police à Gap en juillet 2013

Hautes-Alpes - Pour bien comprendre les faits, il faut remonter à 2009. Le prévenu, originaire de Vichy, dans l’Allier, alors âgé de 25 ans est interpellé dans l’Ain pour vols. Prévu quelques mois plus tard en avril 2010, son procès est finalement reporté au mois de septembre. Le jeune homme décide alors de ne pas s’y présenter et est condamné à 18 mois de prison en son absence.

Ce n’est finalement qu’en mars 2011 que son père présent à l’audience lui apprend sa condamnation. « Pendant 7 mois, le prévenu a fui ses responsabilités par rapport à la justice », a déclaré le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland. Prenant pour exemple la date du 11 novembre 2010 où lors d’un contrôle de la RATP à Paris, il a fourni une identité imaginaire pour ne pas être poursuivi.

Et c’est ensuite l’escalade, entre 2011 et 2013, le prévenu voyage entre Paris, l’Allier et les Hautes-Alpes. Il décide alors d’emprunter l’identité d’un autre. Il se souvient de la date d’anniversaire d’une connaissance, ayant le même prénom que lui et avec qui il était inscrit en classe de maternelle à Vichy.

Il parvient alors à se procurer l’acte de naissance de sa victime et à l’aide de ce document, il se fait délivrer fin 2012 une carte d’identité à un nom qui n’est pas le sien en mairie de Gap. Pour le procureur, il est clair qu’il y a eu « faute au sein des services de la mairie ».

Mais les faits ne s’arrêtent pas là, à l’aide de ce document, l’accusé, qui n’a ni domicile, ni travail, va ouvrir un compte bancaire à la Banque Postale à Gap. Il essaye ensuite, toujours grâce à sa fausse identité, de faire transférer des fonds depuis le compte de sa victime, jusqu’au sien. Mais la banque sent venir l’arnaque et refuse la transaction.

Pour obtenir de l’argent, le jeune homme ira même jusqu’à tromper le Conseil Général des Hautes-Alpes. Il aurait ainsi perçu 4 mois de RSA, même s’il a indiqué à la barre n’avoir reçu que 481 euros.

On se croirait presque dans le film « Arrête-moi si tu peux », a pour sa part déclaré la présidente du Tribunal. Difficile en effet d’arrêter l’accusé qui a même tenté d’obtenir une carte vitale. Mais le document est arrivé à son véritable destinataire, avec une photo qui n’était toutefois pas la sienne. « Pendant plus de 2 ans, mon client a reçu des amendes et il s’est vu exposé à des poursuites pour des faits qu’il n’a pas commis », a soutenu, l’avocate de la partie civile, qui réclamait 5.000 euros pour le préjudice moral. Son client obtiendra finalement 2.500 euros. L’accusé ayant lui été condamné à deux ans de prison ferme, suivant les réquisitions du procureur.