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Hautes-Alpes : l’incendiaire de Briançon condamné à 3 ans de prison

JUSTICE / Le parquet avait requis 4 ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis

Hautes-Alpes - Pour son procès, c’est un homme, sans casier judiciaire, mais au lourd passé personnel, qui est arrivé dans le box des accusés, en détention provisoire depuis le 4 juillet 2013. Un homme qui a perdu ses parents à l’âge de 8 ans et qui n’est, quasiment, jamais allé à l’école. Il ne sait d’ailleurs ni lire, ni écrire. 

On reproche à cet homme de 48 ans d’avoir provoqué huit incendies criminels à Briançon, entre le 4 et le 30 juin dernier, dans des caves, parkings, entrepôts et locaux privés. Selon les experts psychiatriques et psychologues, cet homme souffre d’une « amnésie défensive », face à son passé. Il « n’a pas perdu son discernement, mais il est altéré ». L’une des causes serait l’alcool. Il est sorti de cure, il y a près de 15 ans. Seulement voilà, à Briançon depuis 7 ans, il logeait avec un homme d’une quarantaine d’années, handicapé. Il l’appelle « son frère », prenant soin de lui à chaque instant. Un homme qui est décédé en janvier 2013.

Depuis, il a été rattrapé par son « vieux démon », l’alcool, l’a ainsi défendu son avocat, Maître Leclerc. L’accusé, qui ne reconnait que quatre incendies sur huit, ne peut s’expliquer. « Vous ne saurez pas pourquoi, car lui-même ne le sait pas », a ajouté Maître Leclerc, qui demande « une mise à l’épreuve intelligente », avec peu de détention, mais un suivi médical important. Pour la substitut du procureur de la République, il s’agit-là, tout simplement d’un « pyromane ». « Vous mettez le feu, vous donnez l’alerte, vous admirez les pompiers et vous participez mêmes aux rondes organisées en ville, par des habitants terrifiés », a-t-elle dénoncée. La substitut du procureur, qui a requis quatre ans de prison, dont un an avec sursis et une obligation de soins sur deux ans.

Au final, l’incendiaire de Briançon écope de trois ans de prison ferme, un maintien en détention et une mise à l’épreuve de deux ans, avec obligation de soins. Dans ce procès, huit parties-civiles ont demandé des dommages et intérêts, qu’elles ont obtenu. Des compensations financières qui s’élèvent à près de 30 000 euros.