Votre ville : BRIANCON | Changer de ville

Hautes-Alpes : le CHICAS de Gap fait monter la température… avec du bois haut-alpin

ENVIRONNEMENT / Le Pôle Energie du Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud a inauguré sur son site gapençais son pôle énergie, en service depuis un an et demi

Hautes-Alpes - Le bois : une filière encore sous-exploitée dans les Hautes-Alpes, mais qui pourrait pourtant permettre à bon nombre de structures de réaliser des économies d’énergie. C’est ce qu’a voulu démontrer ce jeudi le CHICAS de Gap, le Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud. Il inaugurait son Pôle Energie, mis en service depuis un an et demi. 3 000 tonnes de bois sont nécessaires chaque année pour alimenter le CHICAS en chauffage et eau chaude sanitaire.

Du bois qui se présente sous forme de plaquettes et qui est issu de la sylviculture : l’exploitation des arbres forestiers. Des résidus qui, jusque-là, n’étaient pas utilisés. « On a un gros stock de bois approvisionné par des camions tous les deux jours. Un transporteur les achemine ensuite vers la chaudière pour être transformés en chaleur. Cela permet d’avoir une température autour de 100 degrés, redistribuée sur l’hôpital. Si la chaudière ne suffit pas en terme de puissance, trois chaudières gaz peuvent servir de complément », a expliqué au micro d’Alpes 1 Paul Thomas, technicien au sein de l’entreprise Dalkia, chargée de la gestion de la chaudière bois.

Par ailleurs, il faut savoir que le bois exploité provient directement des Hautes-Alpes. La plateforme d’approvisionnement est basée à Lardier-et-Valença. Et pour Thierry Laffont, directeur régional de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie, il faut tout simplement apprendre à redécouvrir ce produit. « Utiliser la filière bois aujourd’hui, c’est de l’emploi, d’un point de vue environnemental, c’est une énergie verte, donc cela n’a que des avantages quand c’est bien fait. Cela ne peut être qu’un projet exemplaire pour des établissements hospitaliers qui sont de gros consommateurs d’énergie », a t-il confié.

Si l’investissement a un coût, 2 millions d’euros financés à 50 % par l’ADEME, le directeur du CHICAS, Richard Dalmasso, est persuadé d’avoir fait le bon choix : « C’est difficile à chiffrer parce que c’est un investissement rentable sur le long terme. Il faudrait à peu près 10 ans. Nous n’aurions pas pu nous permettre de prendre cette option bois, si elle n’avait pas été écologiquement et économiquement intéressante », a t-il précisé. 

Sachez enfin que la chaudière bois a été mise en service en mars 2012. Un projet qui intervient dans le cadre de la construction des nouveaux bâtiments répondant à la norme Haute Qualité Environnementale.