Hautes-Alpes - Le projet de redécoupage des cantons refusé dans les Hautes-Alpes. Les conseillers généraux, réunis lors d’une assemblée plénière exceptionnelle lundi matin, ont voté contre à l’unanimité, moins une abstention.
Le Préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, a ouvert la séance, en présentant le projet gouvernemental de redécoupage des cantons. De 30 cantons actuellement, le département passera à 15 territoires en 2015, avec pour chacun d’entre eux deux conseillers départementaux, un homme et une femme élus au scrutin majoritaire binominal. Pierre Besnard a reconnu que ce projet de découpe n’a été basé que sur des données démographiques, les chiffres de population de l’Insee. Ainsi, le redécoupage de la carte des Hautes-Alpes a établi une moyenne démographique par canton d’environ 9 100 habitants. Chaque territoire doit se rapprocher de cette moyenne, à plus ou moins 20 %. « Diviser, purement et simplement, le nombre de cantons par deux revient à nier le fait rural, à nier la représentativité des territoires, à gommer une certaine idée d’organisation à la française qui avait fait, au fil du temps, ses preuves », a dénoncé Jean-Yves Dusserre.
Le Président du Conseil général des Hautes-Alpes dénonce la non prise en compte du territoire de montagne, des distances et des contraintes techniques. Il est rejoint par l’opposition de Gauche : « Ce découpage ignore le terrain. Parfois, il fait exploser un certain nombre d’intercommunalités. Vous comprenez que dans ces conditions, nous ne pouvons que le condamner sévèrement. C’est un découpage hors sol, qui ignore la réalité du terrain », a indiqué en séance Christian Graglia, leader de l’opposition départementale. L’ensemble des élus dénoncent le seul critère mathématique choisi par la Place Beauvau. Selon eux, il faut également prendre en compte la superficie des cantons, les actuelles intercommunalités et les deux circonscriptions législatives.
Pour tenter de rectifier le projet, l’opposition de Gauche a proposé des amendements au projet de redécoupage. Elle a demandé, notamment, le retour d’Eyguians (qui est dans l’intercommunalité du Laragnais mais qui partirait dans le canton de Serres) dans le canton de Laragne, que l’ensemble de la Communauté de communes de la Vallée de l’Avance soit dans un seul et même canton et non séparée entre celui de Tallard et de Chorges ; ou encore que les communes d’Oze, Saint-Auban d’Oze, Le Saix et Chabestan quittent Serres pour rester avec Veynes (précisions sur la carte de redécoupage). Des amendements qui ont été rejetés par la Majorité départementale, pour qui ce n’est pas le moment de dessiner la future carte cantonale. « A ce jour, il n’y a eu aucune concertation. Ce travail, il aurait été nécessaire de le faire sous l’autorité du Préfet, avant la séance d’aujourd’hui », a regretté Jean-Michel Arnaud, 1er vice-président du Conseil Général des Hautes-Alpes
La Majorité a tout d’abord proposé une motion argumentée, refusant le projet. L’opposition avait donc établi sa contre-motion en réponse. Finalement, après une suspension de séance et d’intenses négociations, Gauche et Droite ont accepté de s’unir derrière un simple refus, non politisé, du projet de redécoupage des cantons.
