Hautes-Alpes - Le redécoupage des cantons sera rejeté par la majorité départementale du Conseil général des Hautes-Alpes. Des élus en deuil se sont présentés vendredi matin devant la presse. Ils ont tenu à faire part de leur déception, face au projet du Ministère de l’Intérieur, de réduire de moitié le nombre de cantons en 2015, en s’appuyant principalement sur des données démographiques. Retrouvez l'ensemble du projet en ligne.
« Le système, en lui-même, visant à décider ex-cathedra de diviser par deux le nombre de cantons, ne me convient pas du tout, parce que c’est nier la représentation territoriale. D’autant que c’est parfaitement inutile, dans la mesure où on ne diminue pas le nombre d’élus », a commenté Jean-Yves Dusserre, le président du Conseil général des Hautes-Alpes. Colère, déception, amertume : la majorité y voit tout simplement une négation de la ruralité. « Mais où va-t-on ? On marche sur la tête. Le législateur marche sur la tête », a scandé Gérard Tenoux, actuel conseiller général de Rosans. Un canton qui fera partie de celui de Serres en 2015. 41 communes le composeront, soit 25% des communes des Hautes-Alpes : « Comment pourra-t-on assurer notre mandat, quand on sait que cette fameuse proximité est si chère à nos concitoyens ? Comment les élus pourront rendre ce service, si indispensable aujourd’hui, en ces temps de crise ? »
Une carte créée sans concertation dénoncent les élus, qui parlent même d’une carte politisée. « J’imagine qu’au niveau national, quand Beauvau a fait ce découpage, il l’a fait en lien très étroit avec le Parti Socialiste », regrette sur Alpes 1 Jean-Yves Dusserre. « Quand je vois qu’il y a eu des évolutions étonnantes en une semaine, entre la carte officieuse et la carte officielle, je me dis qu’il y a des personnes très influente sur le territoire. » Le Gouvernement, lui, annonce vouloir réduire les inégalités de population par cantons. Un écran de fumée pour Jean-Michel Arnaud, 1er vice-président, maire de Tallard et président de l’Association des Maires des Hautes-Alpes. Il en appelle aux urnes désormais : « Les Haut-Alpins doivent être extrêmement vigilants sur cette évolution. Le Gouvernement peut manipuler les cartes électorales avec des ciseaux d’or. Il ne pourra pas manipuler les électeurs. »
La Majorité départementale va donc rejeter cette carte, qui sera présentée par le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, le 2 décembre prochain, devant l’’ensemble des conseillers généraux. La Majorité qui devrait aussi déposer un recours auprès du Conseil d’Etat.
