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Hautes-Alpes : l’énergie renouvelable oui, mais pas à côté de résidences

POLITIQUE / ENVIRONNEMENT / Dans un communiqué, le candidat sans étiquette aux municipales Romain Gryzka s’oppose à l’implantation de la centrale à biomasse bois à la place de l’ancien gymnase du quartier Colaud à Briançon

Hautes-Alpes - Romain Gryzka fait prévaloir le principe de précaution dans l’installation d’une centrale à biomasse bois à Briançon. Le candidat sans étiquette pour les municipales 2014 dans la Ville Fortifiée rebondit après le vote, la semaine dernière, de la construction et de l’exploitation d’une chaufferie bois en cœur de ville, à la place de l’ancien gymnase du quartier Colaud.

Biomasse, qu’est-ce que c’est ?

On appelle biomasse tout ce qui est présent sur le territoire et qui est produit par les êtres vivants. Ainsi, on catégorie plusieurs types de biomasse : le bois pour la plus grande majorité, le gaz méthane obtenu par la fermentation des déjections animales, les boues des stations d’épuration, les résidus d’équarrissage, tout ce qui provient de la surproduction agricole et les déchets agroalimentaires.

Depuis le Grenelle de l’Environnement, des objectifs ont été fixés autour de cette énergie renouvelable. L’Etat doit atteindre un objectif de production d’électricité et de chaleur à partir de biomasse de 7,5 million de tonnes d’équivalent pétrole à l’horizon 2020.

Les chauffages bois sont-ils dangereux ?

De nombreuses questions se posent actuellement autour de la filière bois et du chauffage par ce moyen. La réponse des experts est plutôt simple : le chauffage bois permet de diminuer le dioxyde de carbone, donc le réchauffement climatique. Mais utilisé dans de mauvaises conditions, le bois dégage des particules fines néfastes pour la santé. Les collectivités ne semblent pas visées par ce constat, mais plutôt les particuliers utilisant le chauffage au bois dans de mauvaises conditions (foyers ouverts ou anciens, bois traité ou humide plutôt que du bois non-traité et sec).

Et à Briançon ?

A Briançon, il s’agit d’une chaufferie bois de 1000m3 et une cheminée de 33 mètres. Dans un premier temps, elle produira de l’eau chaude, puis par la suite, pourrait se développer vers la production d’électricité. Mais les facteurs de risque évoqués plus haut semblent écartés, il s’agirait d’une chaufferie à foyer fermé, qui utiliserait quatre types de combustible : plaquettes forestières, pellet, granulé à partir de sciures et plaquettes de déchetterie. C’est ce dernier moyen qui est pointé du doigt par Romain Gryzka car il contiendrait du benzène. La réponse apportée par la municipalité : l’installation de filtres serait prévue.

Pourquoi un vote par abstention ?

Alors que sa colistière, Catherine Valdenaire, s’est abstenue lors du vote, Romain Gryzka indique que ce projet est une « excellente nouvelle pour l’environnement briançonnais car il va permettre de produire de l’eau chaude sanitaire pour le chauffage et l’eau courante avec de l’énergie renouvelable plutôt qu’avec des énergies fossiles ». Selon lui, différentes études montrent que la production de chauffage par le bois « est responsable en France de 39 % des émissions de particules fines ». Il demande à ce que soit étudiée une nouvelle implantation, car l’actuelle est selon le candidat « trop proche des habitations du centre-ville notamment les résidences des Clapouses, du Granon, de la Briançelle, du Parc Chancel et d’autres habitations individuelles ». C’est donc le principe de précaution qu’il fait prévaloir dans ce dossier.