Hautes-Alpes - L’avenir du foyer occupationnel « Val des roches » à Barret sur Méouge semble scellé. Cette structure, qui accueille des personnes adultes handicapées de 18 à 60 ans, est gérée par l’ADSEA dans les Hautes-Alpes, l’Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance à l’Adulte. Mais depuis plusieurs années, la structure ne cache pas sa volonté de fermer les portes de l’établissement, en avançant les raisons financières, et de le transférer sur Gap et Rosans. Ce jeudi, le programme pluri annuel d’investissement sera présenté lors d’un comité d’entreprise. Un document qu’Alpes 1 s’est procuré et qui met clairement fin à l’avenir de Val des Roches sur Barret sur Méouge.
« Afin de maintenir la présence d’un Foyer de vie sur le sud du département, nous proposons d’éclater l’établissement de Barret sur Méouge sur deux sites : à Rosans et à Gap » : le programme pluri annuel d’investissements de l’ADSEA parle donc bel et bien d’un démantèlement de « Val des Roches ». Un foyer occupationnel qui a ouvert ses portes en 1980 et qui accueille aujourd’hui 42 résidents en situation de handicap. Une date est inscrite : le 31 décembre 2015, le site de Barret sur Méouge pourrait définitivement fermer ses portes. La moitié des résidents, soit 21 personnes, ira alors à Rosans, qui compte aujourd’hui 19 places. Sa capacité sera donc portée à 40 places. L’autre moitié sera transférée sur le site du Bois de Saint Jean à Gap.
Le programme prévoit également des investissements, 5,5 millions euros. La moitié à Gap, portée par l’OPH, l’Office Public de l’Habitat, en contrepartie d’un loyer de 160 000 euros par an versé par l’ADSEA. La moitié à Rosans grâce à un emprunt sur 25 ans. Et avec la fermeture du site de Val des Roches et son transfert sur Gap et Rosans, le programme mise sur une économie : 13 euros par jour pour Gap, 8,60 euros par jour pour Rosans. Selon le maire de Barret sur Méouge, Bruno Lagier, la somme est dérisoire et les investissements importants pour justifier une fermeture à caractère financier : « Il y a une volonté de la part de l’ADSEA d’aller à Gap parce que le personnel s’y trouve mieux, il y a tous les services. Tout est tiré sur Gap ce qui conduit au démantèlement des villages », explique t-il sur Alpes 1.
Quant aux locaux, l’ADSEA propose de les vendre pour l’euro symbolique à une collectivité ou une association « qui œuvre dans l’intérêt général ». Mais pour le maire Bruno Lagier, le rachat n’est pas envisageable par sa commune. « Avec notre budget, on ne peut pas s’amuser à relancer un tel dossier, nous n’avons pas les financements pour reprendre les bâtiments », précise l’élu.
Bruno Lagier demande une position ferme du président du Conseil Général des Hautes-Alpes, Jean-Yves Dusserre, et du président de l’OPH 05 également maire de Gap, Roger Didier
A noter que contacté, Philippe Boutin, le président de l’ADSEA 05, n’a pas souhaité s’exprimer pour l’instant.
