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Hautes-Alpes : RTE ne peut pas enfouir toutes les lignes électriques

C’est pourtant ce que demandent des élus locaux et les 2000 membres de l’association « Avenir Haute Durance »

Hautes-Alpes - Selon un rapport interne à RTE, le gestionnaire du réseau français de transport d'électricité ne peut pas enterrer les 200 km de ligne du projet « Haute-Durance ». Depuis 2008, RTE étudie le remplacement de l’ensemble du réseau électrique afin de répondre aux besoins énergétiques du département des Hautes-Alpes pour les trente prochaines années. « Enfouir l’ensemble du réseau n’est pas réalisable techniquement et coûterait un demi milliard d’euros dans le cas le plus favorables Le projet actuel est évalué à 200 millions d’euros », confie à la radio Alpes 1 une source RTE. « RTE gère de l’argent public et les investissements représentent environ 10% de la facture des particuliers », précise cette même source.

Le gestionnaire prend en compte la demande des foyers, la construction de parcs photovoltaïques sur le territoire et l’éventuelle électrification de la ligne SNCF des Alpes du Sud. « Il n’est pas prévu une interconnexion avec l’Italie par les Hautes-Alpes. Un projet de ce type (ligne THT de 400 000 v) est à l’étude entre la Savoie et le Piémont », précise à la radio Alpes 1 un responsable de RTE. Cependant selon nos informations, l’Italie a fait une demande de subvention auprès de la commission européenne, pour construite un raccordement sur Briançon.

Actuellement, le département des Hautes-Alpes est émaillé d’un réseau de 200 km de ligne exclusivement aérienne, datant de  1936. En cas d’incident sur le réseau, près d’un quart des habitants des Hautes-Alpes pourrait être privé d’électricité. Avec l’urbanisation, près de 600 maisons sont actuellement impactées par des poteaux électriques.

Dans la version actuelle du projet « Avenir Durance », le réseau principal est une ligne aérienne à très haute tension THT (225 000 v) de 90 km qui relie Serre-Ponçon à l’Argentière-la-Bessée. « Pour ce réseau aérien, 23 communes sont traversées mais sur le papier, aucune maison n’est située à moins de 100 mètres d’un pylône. Ils seront construits sur des terrains vierges », précise RTE. L’ensemble du réseau secondaire, ce qui représente 110 km de lignes à haute tension, doit être enterré. Si les autorisations sont accordées par l’Etat, les travaux pourraient débuter en 2014 et s’acheminer en 2020.

Une réunion doit se réunir en préfecture des Hautes-Alpes, ce vendredi, afin d’examiner les conclusions rendues par RTE. L’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique devrait débuter en février prochain. « Si le projet présenté est retoqué, RTE devra de nouveau dessiner des nouveaux plans, toujours en concertation. Mais cela peut prendre plusieurs années, le temps des procédures administratives. Au pire des cas, le projet est tout simplement annulé », prévient RTE. Opposée au projet, l’association « Avenir Haute Durance », forte de 2 000 membres, demande le report de l’enquête publique et réclame toujours l’enfouissement de l’ensemble du réseau.