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Hautes-Alpes : Patrice Renouf « je suis le président de la crise »

Le président du BTP des Hautes-Alpes était l’invité d’Alpes 1 Live ce jeudi midi. Il a dressé un tableau noir de l’avenir du BTP dans les mois à venir, et a poussé un coup de gueule face au chantier de l’Alta Peyra à Saint-Véran, qui ne paierait plus ses entreprises depuis plusieurs mois

Hautes-Alpes – Quand le BTP va, tout va… la situation doit donc être dramatique dans les Hautes-Alpes. C’est le constat qu’a dressé ce jeudi midi sur Alpes 1 Patrice Renouf, le président du BTP dans le département. « On est très pessimiste sur la capacité des entreprises à résister à la crise, et sur le maintien de l’emploi », a-t-il annoncé sur l’antenne. Cette année, au niveau national, le BTP a perdu 35 000 salariés. Paradoxe dans les Hautes-Alpes, il n’y a pas eu de suppression d’emploi « mais une forte chute de l’intérim et c’est un signe ». Autre signe : le carnet de commande qui ne va aujourd’hui que de un à six mois. « C’est dramatique », explique Patrice Renouf qui se définit lui-même, depuis le début de ses fonctions il y a quatre ans, comme un « président de crise qui doute fortement de l’avenir, j’ai peur des défections d’entreprises. C’est la première fois que je dis cela à mon conseil d’administration ».

Et alors que les chantiers ne fleurissent pas dans les Hautes-Alpes, les entreprises se tournent désormais sur les autres départements : Alpes de Haute-Provence, Bouches du Rhône, Alpes Maritime ou encore Savoie. « Celles qui ne le peuvent pas vont avoir une année 2013 extrêmement difficile », craint Patrice Renouf.

Le président du BTP des Hautes-Alpes qui a également poussé un coup de gueule face au nouveau complexe hôtelier haut de gamme de l’Alta Peyra, à Saint Véran, qui doit ouvrir ses portes dans les prochains jours. Un chantier qui emploie à 90 % d’entreprises locales mais « qui tourne au drame. Le maître d’ouvrage ne paye plus ses entreprises depuis plusieurs mois. On ne sait pas pour quelles raisons. Il met en difficulté des entreprises qui n’avaient pas besoin d’avoir des impayés », regrette Patrice Renouf. Selon une source proche, les impayés s’élèveraient entre un et deux millions d’euros.