Selon nos informations, Régis Dupuy, agent de joueur de football et ancien conseiller des dirigeants gapençais, a été mis en examen pour « exercice illicite de la profession d’agent de joueur » et vraisemblablement pour « complicité de banqueroute ». Régis Dupuy avait rejoint officieusement le Gap HAFC en 2009. « Il a géré les joueurs et notamment le recrutement pour le club sans apparaître officiellement dans l’organigramme, compte tenu de son statut d’agent qui lui interdisait de faire partie du club. C’était lui le véritable patron du club avant la liquidation », assure à la radio Alpes 1 un ancien dirigeant du Gap HAFC. Régis Dupuy qui « avait carte blanche », aurait peut-être mené un double jeu : celui d’agent de joueur et de dirigeant, ce qui constitue un conflit d’intérêt, notamment sur l’aspect financier.
« C’est Régis Dupuy qui est le porteur du projet. Je pense qu’il est en semi-retraite en tant qu’agent sportif. Je pense qu’il sait faire la part des choses, il n’y aura aucune interférence là-dessus. Par contre, c’est une personne qui va pouvoir nous apporter énormément au niveau recrutement et gains financiers par rapport aux salaires des joueurs, car nous sommes limités dans nos relations de ce côté-là. Il va y avoir un apport conséquent au niveau humain et niveau financier. Ce sera le directeur sportif, manager général », avait déclaré en juin 2011 sur Alpes 1, l’ancien président Michel Martin. Le juge d’instruction devrait interroger rapidement d’autres personnes proches du dossier.
Après neuf mois d’enquête et d’instruction, quatre anciens responsables ou financiers du Gap HAFC ont été mis en examen : l’ancien président du club, Michel Martin, fin août, pour « faux et usages de faux et abus de confiance ». Plus récemment, il y a deux mois, ce sont un ancien membre du comité directeur du Gap HAFC, actuellement membre du Gap Foot 05 et un entrepreneur gapençais, qui ont été mis en examen pour « faux et usages de faux ».
Le juge d’instruction chargé du dossier cherche à savoir si le budget prévisionnel du club présenté en juin 2011, à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), a été volontairement falsifié pour éviter la relégation en CFA, alors que le club évoluait depuis une saison en Nationale. Juste avant le passage devant la commission, 300 000 euros ont été injectés dans le club, sous forme notamment de prêts. Mais une partie s’est transformée sur le papier en dons, donc des sommes que le club n’était pas obligé de rembourser. « Les investisseurs mis en examen ont-ils cautionné cette pratique où sont-ils victimes d’une escroquerie ? », résume une source proche du dossier.
Le juge s’intéresse également aux conditions de financement, d’attribution des subventions et leur utilisation par le Gap HAFC. Concernant les subventions publiques accordées au club pour l’année 2011, le Conseil Général des Hautes-Alpes avait apporté 192 000 euros de subventions et la municipalité de Gap, 220 000 euros. Le total des subventions représentaient 60 à 70% du budget qui était de 1 million d’euros.
