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Hautes-Alpes / La fontaine pétrifiante de Réotier : un site gorgé d’histoire

La fontaine pétrifiante : un lieu magique situé entre la montagne et la Durance, à proximité de la ligne de chemin de fer

Hautes-Alpes - C’est par un conte que débute la visite de cette fontaine pétrifiante. Un conte, écrit sur un panneau, à l’entrée du sentier qui mène à cette fontaine si particulière. Ce conte de Noël, dont l’auteur est Jean-Combe raconte l’histoire d’Antoine de Réotier, qui un soir d’hiver, est tombé nez à nez avec « un monstre aux dents acérés ».

La fontaine pétrifiante : un lieu magique situé entre la montagne et la Durance, à proximité de la ligne de chemin de fer. Un site accessible après quelques minutes de marche. Il faut tout d’abord traverser un sentier long d’environ 200 à 300 mètres. L’occasion de découvrir une faune et une flore plutôt particulière. Mais pas d’inquiétudes, des panneaux sont là pour tout vous expliquer. Ce n’est qu’ensuite que l’on arrive face à cette fontaine pétrifiante où l’eau minéralisée a formé une vasque surmonté d’une gueule de monstre. « Le site s’est formé comme cela », explique à la radio Alpes 1, Claude Chaix, de l’association Pays Guillestrins. « Au fur et à mesure », rajoute t-il, « l’eau laisse un dépôt de calcium sur ce bec (ou gueule de monstre) et à partir du moment où il est trop lourd, il se casse ».

Une gueule de monstre qui se brise et se reconstruit donc avec le temps. Et pour avoir une meilleure vue du site, il est possible de prendre un peu de hauteur à l’aide d’un escalier mis en place par la commune de Réotier. L’occasion également d’avoir une vue panoramique exceptionnelle sur la Durance et sur la voie de chemin de fer. Chemin de fer qui lors de sa création a révélé quelques trésors. « A la fin du 19e on a percé une barre rocheuse au bord de la Durance pour faire passer la voie de chemin de fer jusqu’à Briançon », raconte Claude Chaix. « Quand on l’a creusé on a trouvé 300 ou 400 pièces de monnaie datant de l’époque romaine. Les plus anciennes remontaient à l’an 18 avant Jésus-Christ, et les plus récentes étaient datées de 380 après Jésus-Christ. Ces pièces jetées étaient peut-être un moyen pour les voyageurs de s’assurer la bénédiction d’un dieu dans un endroit qui n’était pas très confortable. Donc cette fontaine a été pendant longtemps fréquentée pour des raisons religieuses ou superstitieuses », termine enfin Claude Chaix.