Le médecin psychiatre, Danièle Canarelli, comparait pour homicide involontaire après le meurtre commis par l’un de ses patients, qu’elle suivait depuis les années 2000 : Joël Gaillard. Ce dernier avait fugué de l’hôpital psychiatrique marseillais pour rejoindre Gap. C’était le 9 mars 2004. Joël Gaillard avait alors tué en pleine rue le compagnon de sa grand-mère à coup de hache, Germain Trabuc, âgé de 83 ans. Joël Gaillard, considéré comme schizophrène, avait été jugé pénalement irresponsable de ses actes. Mais l’avocat de la famille de la victime, Me Gérard Chemla, estime depuis le début du dossier que ce meurtre était prévisible. Selon lui, Joël Gaillard n’a jamais été suivi pour schizophrénie. Il n’aurait donc jamais été traité par neuroleptiques, une forme de médicaments utilisée pour éviter les crises de démence et donc les possibles passages à l’acte.
Toujours selon Me Gérard Chemla, Joël Gaillard aurait à maintes reprises fait part de son intention de tuer Germain Trabuc. Le juge d’instruction a en tout cas estimé que la praticienne avait commis des fautes multiples et caractérisées. Alors, dysfonctionnement dans la prise en charge ou négligences, le tribunal devra trancher sur la responsabilité du médecin-psychiatre. La chef de service encourt jusqu'à 10 ans de prison.