Hautes-Alpes : jugé à huis clos pour le viol de son avocate

Un Grenoblois âgé de 25 ans est jugé à huis clos depuis aujourd’hui devant la cour d'assises des Hautes-Alpes à Gap pour le viol présumé de son avocate

Hautes-Alpes - Un Grenoblois âgé de 25 ans est jugé à huis clos depuis aujourd’hui devant la cour d'assises des Hautes-Alpes à Gap pour le viol présumé, en 2010, de son avocate au sein de son cabinet. Habillé en survêtement, Fradi Hichem est apparu dans le box des accusés entouré de trois policiers. La victime assise au premier rang était accompagnée de son mari.

Instruit à Grenoble, le dossier a été dépaysé à Gap à la demande de la chambre de l'instruction, la victime étant une avocate du barreau de Grenoble. « Compte tenu de la situation professionnelle de ma cliente, la partie civile souhaite la discrétion dans cette affaire », s’est exprimé l’avocat grenoblois de la victime, Maître Denis Dreyfus, avant de demander le huit clos qui a été accordé par le tribunal. L’avocat général, Philippe Toccanier avait sollicité la présence de la presse « pour éviter les rumeurs sur les marches du palais ».

Sans emploi, célibataire et sans enfant, Fradi Hichem est accusé d'avoir agressé et violé sous la menace d'une arme son avocate, âgée d'une trentaine d'années, au sein de son cabinet grenoblois, le 11 mai 2010. L'avocate venait le matin même de le défendre devant le tribunal correctionnel de Grenoble, dans une affaire de vol avec violence sur une jeune femme, pour laquelle l'accusé avait été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis. Absent au moment où le tribunal avait rendu son délibéré, Fradi Hichem s'était rendu chez son avocate pour obtenir des explications sur le jugement.

La victime, « qui était enfermée dans son bureau, s'est vue mourir lors du viol », avait expliqué avant le procès Me Denis Dreyfus, en évoquant « une affaire criminelle exceptionnelle ». Fradi Hichem avait reconnu devant le juge d’instruction être entré dans le cabinet mais avait nié le viol et toute forme de violence. « La matérialité du viol n'est pas établie. Et le discernement de mon client était altéré au moment des faits », avait indiqué l'avocat de l'accusé, Maître Jean-François Philip, du barreau de Gap.

Entendus comme témoins, les avocats membres du cabinet de la victime et les enquêteurs doivent témoigner demain mardi. Le verdict est attendu mercredi. Placé en détention provisoire depuis les faits, Fradi Hichem encourt 20 ans de réclusion criminelle.