Le mystérieux Collectif des éboueurs de Gap a tenu à alerter les habitants après la diffusion récente d’une note de service visant directement les agents de la collecte des déchets. Ce document interdirait désormais tout arrêt en boulangerie ou en bar pour boire une boisson chaude le matin, une pratique jugée par la hiérarchie comme portant atteinte à "l’image du service", à la suite de plaintes d’usagers.
Selon le collectif, la note prévoit également des sanctions disciplinaires, pouvant être individuelles ou collectives, si des agents étaient surpris en train de prendre un café durant leur tournée. Une mesure que les éboueurs contestent vivement, rappelant que les températures matinales avoisinent actuellement les 3 °C et qu’"un café pris rapidement pour se réchauffer n’a jamais mis en péril ni la qualité du service ni le respect des usagers".
Les agents précisent que ces arrêts n’excèdent jamais dix minutes et qu’ils permettent, au contraire, de maintenir un travail de proximité en discutant avec les commerçants et les habitants lors de ces pauses. Ces échanges porteraient selon eux sur les ordures ménagères, les points de collecte des cartons, le tri sélectif ou encore la gestion des déchets, contribuant "directement au bon fonctionnement du service et à la propreté de la ville".
Le collectif dénonce par ailleurs des conditions de travail jugées dégradées : camions de plus de vingt ans, équipement limité ("une seule paire de gants d’hiver par an") et manque de reconnaissance du travail effectué sur le terrain. Malgré cela, les agents assurent que "la ville de Gap reste propre en permanence".
Une grève à venir ?
Se disant "choqués et déçus" par cette note, perçue comme répressive, les éboueurs avertissent qu’une dégradation du climat social, "pouvant aller jusqu’à un mouvement de grève", serait préjudiciable à tous à l’approche des échéances électorales. D’ailleurs, le candidat Elie Cordier (Union pour Gap) a contacté le collectif sur Facebook avant de fustiger la note, estimant que "cet épisode montre, une fois de plus, l'absence de dialogue social au sein de l'institution, depuis plusieurs années maintenant".
Les éboueurs appellent à l’ouverture rapide d’un dialogue constructif avec la mairie. De son côté, le maire Roger Didier, contacté par Alpes 1, s'est refusé à tout commentaire.
