Cour criminelle des Hautes-Alpes : 12 ans de réclusion criminelle requis

Cour criminelle des Hautes-Alpes : 12 ans de réclusion criminelle requis
© Nino Dalbera

La personnalité de l'accusé était passée au crible ce mercredi matin

 

Le troisième jour d’audience à la cour criminelle des Hautes-Alpes laisse place aux réquisitions de l'avocat général : 12 ans de réclusion criminelle et retrait de l'autorité parentale pour ce quinquagénaire accusé de viols et d’agressions sexuelles sur quatre membres de sa famille entre 2004 et 2017 dans le Champsaur.

Si lors des deux premiers jours d’audience, l’homme a reconnu le viol sur sa nièce et partiellement les agressions sexuelles sur ses deux petites cousines, il a réfuté avec fracas l’accusation de viol incestueux envers sa fille. Ce mercredi matin, place aux experts de personnalité.

Une phrase clef pour comprendre : “une distorsion entre ce que David pense être et ce qu’il est vraiment”. Selon les experts, il s’est construit une image d’un homme respectable avec un parcours de 8 ans dans la légion étrangère, son passé d’agent de sécurité et de responsable d’auberge de jeunesse.

 

Une mécanique réglée comme "une pièce de théâtre"

Une image idéalisée, car c'est un colosse aux pieds d’argile. Enfant, il a été placé à la naissance car sa mère était instable. Revenu au domicile, il fugue à 11 ans en raison d’un beau-père violent. Placé dans un foyer, il y est victime d'éducateurs pédophiles.

Sans figure d’attachement, incapable de mettre des mots sur ce qui lui est arrivé enfant, il est un adulte avec une sexualité qualifiée de “perturbée”. Il est attiré par ce qui est immature avec une mécanique réglée comme "une pièce de théâtre". D’abord de la sympathie envers des jeunes d’une dizaine d’années, puis de la séduction et enfin le passage à l’acte. Quatre lui sont imputés lors de ce procès. David en a avoué deux : une fellation forcée de sa nièce mineure et l’agression sexuelle d’une de ses petites cousines.

Pour rappel, mardi après-midi, David a réfuté l’accusation de viol de sa fille en évoquant des mensonges et l’accusation d’agression sexuelle d’une deuxième petite cousine.

N. Dalbera