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Le PAT pour organiser la résilience des filières laitières et arboricoles haut-alpines

Le PAT pour organiser la résilience des filières laitières et arboricoles haut-alpines

AGRICULTURE / Un projet alimentaire territorial prévu pour les cinq prochaines années autour de 6 axes

 

- Hautes-Alpes -

PAT 05 comme Projet Alimentaire Territorial des Hautes-Alpes. Mis en place par la Chambre d'Agriculture et l'agence de développement du département, le plan local de développement et de coordination de la production agricole franchit le stade 2 pour la période 2025-2030. Il faut dire que l’agriculture haut-alpine, c’est près de 3.000 emplois non délocalisables. Parmi les filières aidées : celle du lait. Après une période de crise et la baisse production d'un million de litre par an sur le territoire entre 2000 et 2010, le PAT 1 a redressé la barre explique Florian Pellegrin, producteur de lait dans le Champsaur.

 

« La filière s'est organisée et se rencontre. On a arrêté l’hémorragie au niveau de la production avec 9 installations ces dernières années. » F. Pellegrin, président des JA 05

 

Le président des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes prévient pour sa filière : « il va y avoir une vague de départ qui va être importante : dans le PAT 2, il va falloir installer beaucoup plus et obtenir l’AOP Bleu du Queyras et l’IGP Tomme du Champsaur. »

 

 

Le président de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes, Éric Lions, s’inscrit dans la même lignée que Florian Pellegrin et espère la même chose pour la filière arboricole.

 

Inquiétudes dans la filière arboricole

Même si les Hautes-Alpes produisent 10% des pommes françaises, la filière est inquiète. En 20 ans, la France a perdu la moitié de sa production de pomme. Pour les poires, après les arrachages de 2015, la filière a replanté à partir de 2018. Nicolas Richier arboriculteur sur Vitrolles a besoin de garanties.

 

« La filière ne va pas disparaître, c’est sûr, mais on voit des produits européens comme les pommes italiennes ou polonaises qui nous concurrencent sur les prix tout en ne respectant pas les mêmes normes sociales ou environnementales » N. Richier

 

 

 

Le président du groupement des producteurs de fruits sur le nord de Sisteron en appelle à du protectionnisme pour les productions françaises de la part des autorités. La filière voit aussi sa consommation se transformer : fini les pommes jaunes, place aux rouges. Mais aussi, la pomme se consomme différemment. Si les personnes âgées la consomment toujours brute, les populations plus jeunes la préfèrent transformée, en compote par exemple.

 

6 axes pour 5 ans

Dans le détail le Projet Alimentaire Territorial des Hautes-Alpes se décline en six axes. D’abord, le plan prévoit une structuration de la gouvernance alimentaire. On y retrouve une volonté de préserver les milieux naturels et les ressources en développant des modes de production plus durable. Vient ensuite l’adaptation du tissu économique aux changements de consommation ou encore à la concurrence. Le PAT prévoit aussi le développement des circuits courts ou encore de l’éducation au manger mieux.

La dernière partie est consacrée à la lutte contre la précarité alimentaire avec le développement du « Mieux manger pour tous dans les Hautes-Alpes ». « Ce n’est pas parce que l’on est pauvre que l’on doit 'bouffer de la merde' » disait bien Jean-Pierre Coffe, cuisinier et critique gastronomique (1938-2016). C’était en 2013 sur le plateau de Vivement dimanche

N. Dalbera