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Le Galibier, à la conquête d'un mur de neige

Le Galibier, à la conquête d'un mur de neige
© Alpes 1

ROUTES / Reportage au coeur de l'une des opérations les plus délicates : le déneigement du Col du Galibier, où les agents doivent affronter des hauteurs de neige exceptionnelles. Cela demande une intervention des plus méticuleuses et une sécurité sur chaque étape

 

-Hautes-Alpes-

Il fait partie des cols mythiques des Alpes. À 2.642 mètres d’altitude, le col du Galibier relie le département des Hautes-Alpes à la Savoie. Un col en plein déneigement avec des hauteurs de neige avoisinant les 7 mètres. Les équipes des deux départements sont à pied d’œuvre alors que l'ouverture devrait avoir lieu ce 28 mai dans l'après-midi.

 

Bernard Vachet, le "pionnier" du Galibier

À bord de sa grosse chenille à neige, Bernard Vachet. Il connait bien le col du Galibier. Depuis plus de 15 ans, il participe à son déneigement. C'est lui qui ouvre la voie et doit chaque jour faire preuve de technicité, avec une pente selon les zones à plus de 45 degrés, « il faut être patient, bien observer la topographie car on ne voit plus aucun repère habituel. Je taille un premier passage, car à des endroits, je suis à 6 mètres de haut du niveau de la route », explique t-il tout en continuant de « scalper » la poudreuse, comme il aime à dire.

Cinq agents travaillent dès 5h du matin au déneigement du col depuis le 28 avril. Parmi eux, Maud Asselin, agent d'exploitation au centre technique de Monêtier les bains. Sa mission : sonder pour marquer la route, totalement invisible, avant le passage de la fraise à neige. Là aussi il faut faire preuve d'expérience, « je pique et il faut qu’au bruit, au toucher, à la sensation, je sois sûre d’être sur la route. C’est compliqué car parfois on peut piquer sur du dur mais être sur une pierre ».

 

« Nous sommes dans un régime de printemps au niveau des avalanches. Parfois on est obligé de stopper le chantier »

 

Mais avant de mettre en place une équipe, il faut s'assurer de la sécurité de chacun. Si les agents sont équipés d’ARVA, les détecteurs de victimes d'avalanches, un guide de haute montagne intervient pour apporter son expertise et donner son aval. C'est le cas aujourd'hui de Clément Fouret, guide à la Grave, « on travaille très tôt le matin avant que ça ne se réchauffe trop car nous sommes dans un régime de printemps au niveau des avalanches. Parfois on est obligé de stopper le chantier ».

 

Des patrouillages réguliers pour la sécurité

Des informations transmises au chef d'équipe qui supervise le chantier et en réfère à Marcel Cannet, le vice président du Département des Hautes-Alpes en charge des routes. Une fois le col ouvert, un patrouillage sera effectué chaque jour pour assurer la sécurité des usagers, « on s’entend avec la Savoie qui, une semaine sur deux, descend jusqu’au Col du Lautaret. Nous on va jusqu’à Valloire. La route doit être dégagée et salée, bien sûr cela a un coût mais il y a une partie économique derrière non négligeable ».

Cette année, le budget devrait s'échelonner entre 80 et 90.000 euros pour déneiger les sites d'altitude et les cols des Hautes-Alpes. Le col du Galibier devrait ouvrir à la circulation, par le tunnel, le 28 mai prochain dans la journée.

Le reportage d'Aurore Vallauri : 

A. Vallauri