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L'insécurité à Gap au coeur d'un échange houleux entre le maire, les habitants et la police nationale

L'insécurité à Gap au coeur d'un échange houleux entre le maire, les habitants et la police nationale

POLITIQUE / SÉCURITÉ / Le maire a invité ce mercredi les habitants à prendre la parole face au directeur départemental de la police nationale sur leurs insécurités du quotidien

 

- Hautes-Alpes -

Le sentiment d’insécurité, au cœur d’une réunion sur la place de la République à Gap. Presqu’une centaine de personnes étaient réunies sur invitation du maire Roger Didier, des invitations distribuées le mercredi matin même dans les rues de Gap.

Sur place, des commerçants remontés, des habitants excédés, des personnes sans domicile fixe qui se défendent, la directrice école Jeanne d’Arc ou encore l’association Oro qui organise des distributions de repas sur la place. Tous ont pu s’exprimer sur les insécurités du quotidien devant le directeur départemental de la police nationale des Hautes-Alpes.

Le lieu s’y prête car sur la place de la République, on parle de la chose publique (res publica). Le thème du jour : les incivilités. Nombreux étaient les riverains et commerçants à prendre le micro pour témoigner.

 

« Quand une personne est toute nue en train de pisser sur la cathédrale, à un moment, on en a vraiment marre », un Gapençais

 

Le comportement des personnes sans domicile fixe pointé du doigt

Pour eux, ces comportements sont en augmentation depuis le début de l’année 2025. Même la directrice de l’école Jeanne d’Arc sur la place, a témoigné que des personnes sans domicile fixe étaient ivres allongées au sol à la sortie de l’école. Un témoignage qui révolte le maire de Gap Roger Didier.

 

« Quelle image on donne de notre ville quand on a des enfants qui découvre ces gens-là alors qu'il y a un arrêté municipal. Un arrêté pour qu'il soit respecté il faut qu'on interpelle. » R. Didier

 

Les interpellations et l’action de la police sont justement dans le viseur de certains Gapençais présents et du maire de Gap. Roger Didier explique que la police nationale n’est pas assez efficace. Tandis que la police municipale fait son travail entre 7h et 22h (parfois 23h), l'édile estime que la police nationale est en nombre insuffisant la nuit.

 

« Il ne faut pas minimiser ce genre de choses en disant que la ville de Gap est une ville calme. Ce n'est pas vrai. La ville de Gap n'est pas une ville calme. Et on ne peut pas faire monter des statistiques en haut lieu uniquement pour son plaisir et son devenir : le maire doit pouvoir dire son mot. » R. Didier

 

Contacter le 17 en cas de problème

En face des habitants et du maire, Jérémie Bosse Platière. Le directeur interdépartemental de la police nationale des Hautes-Alpes ne note pas de problématiques majeures avec des faits graves et estime que les effectifs de police nationale sont suffisants même la nuit. 13 renforts sont d'ailleurs arrivés en début de semaine dernière. Il invite la population à appeler le 17 en cas de nuisances.

 

« Il y a des incivilités : on va travailler avec la mairie et l'État pour assurer la tranquillité publique. Mais il y a avant tout un problème de prise en charge sociale des SDF qui relève d'autres administrations et je crois que c'est la priorité aujourd'hui » J. Bosse-Platière

 

Dans l’assemblée face au maire, l’élu d’opposition et candidat déclaré à la mairie de Gap, Élie Cordier. Ce dernier n’est pas tendre avec le maire, sa police municipale et les services sociaux. 

 

« Où sont les services sociaux municipaux ? Aujourd'hui, à Gap, il y a un déficit de la mairie en matière de sécurité. On est sur un policier pour 2.500 habitants alors que dans des villes comparables on est pour un policier municipal pour 1.000/1.500 habitants. Il faut aujourd'hui que la mairie assume ses responsabilités et embauche des policiers municipaux » E. Cordier

 

À la fin des échanges, les habitants et les commerçants se sont dispersés. Sur la place, le directeur départemental de la police nationale et le maire de Gap se sont écharpés à la vue de tous sous la pluie.

Ils n’étaient visiblement pas d’accord sur le message à délivrer auprès de la population. Une chose est sûre : ils ne partiront pas en vacances ensemble de sitôt.

 

N. Dalbera


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