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« On se demande ce qu’on peut faire pour aider », des pompiers racontent leur soutien à Mayotte

« On se demande ce qu’on peut faire pour aider », des pompiers racontent leur soutien à Mayotte
© Pompiers 05

SECOURS / Quatre pompiers haut-alpins sont partis ce lundi à Mayotte. Depuis le passage du cyclone Chido, en décembre dernier, qui a ravagé l’île, le SDIS 05 s’est montré solidaire de ce département français. Ils étaient quatre, réunis mardi soir au sein de l’état-major, à revenir sur cette expérience.

 

-Hautes-Alpes-

Quatre pompiers haut-alpins sont partis ce lundi à Mayotte. Depuis le passage du cyclone Chido, en décembre dernier, qui a ravagé l’île, le SDIS 05 s’est montré solidaire de ce département français. Ils étaient quatre, réunis mardi soir au sein de l’état-major, à revenir sur cette expérience.

 

« Durant ma première maraude, j’étais confronté à quelque chose de difficile. On se demande ce qu’on peut faire pour aider la population », Valentin Cuby

 

Le sapeur Valentin Cuby, du centre de secours de La Grave, est parti à Mayotte du 24 janvier au 12 février. Affecté à l’Unité de Soutien Polyvalent, il a notamment effectué des maraudes.

C’est là qu’il est face à une réalité : Mayotte est le département le plus pauvre de France, plus de 40 % de la population y vit avec moins de 160 euros par mois. Un tiers de l’habitat est donc « informel » : des bangas, des bidonvilles insalubres qui accueillent bien souvent des exilés comoriens. Et la crainte des uniformes était vive sur place, « il y avait un travail pour expliquer qu’on était là pour les aider ».

 

Un hôpital de campagne saturé

Docteur Eve Morgand est ancien médecin militaire, désormais engagée chez les pompiers. Partie de Savines le Lac le 28 décembre, elle est l’une des premières du SDIS 05 à s’être rendue sur Mayotte.

Pendant trois semaines, à raison de plus de 12 heures par jour, elle exerce la médecine sur place dans un hôpital de campagne monté suite au passage du cyclone, « ils s’agglutinaient aux portes pour essayer d’avoir des soins ».

Pendant trois semaines, les patients affluent avec un problème : les stocks notamment de médicaments qui s’amenuisent, « pourtant ils étaient importants. Mais la structure est prévue pour 100 personnes par jour pendant un mois. On voyait 300 personnes par jour ».

C’est toujours avec de l’émotion dans le regard et la voix que le docteur Eve Morgand parle de son temps sur place. De ce petit garçon qui, choqué, ne parvenait plus à parler, « ou de cette femme, passée par les Comores mais arrivée d’Afrique. Elle avait été violée, son mari avait été décapité devant elle. Elle était dans un état psychologique précaire et perd tout au moment de ce cyclone. Le psychologue a fait un travail admirable, même s’il pouvait voir seulement 3 à 4 fois les personnes en trois semaines ».

Quant à la question : repartiriez-vous ? « Pourquoi pas… le regard de ces personnes quand elles partent, qu’elles vous disent ‘merci’, il y a quelque chose qui pétille un peu plus. C’est ce qui fait notre métier ».

À ce jour, 10 sapeurs-pompiers haut-alpins, dont un médecin et trois infirmiers ont été déployés à Mayotte.

Le reportage de Cyrielle Cava Michard : 

 

C. Cava Michard