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De la cour de récré en classe... quand Shakespeare s'invite de partout à l'école de la Gare à Gap

De la cour de récré en classe... quand Shakespeare s'invite de partout à l'école de la Gare à Gap

ÉDUCATION / Depuis la rentrée, l'école de la Gare à Gap accueille le dispositif EMILE, pour Enseignement des Matières par l’Intégration d’une Langue Etrangère. On parle anglais dans la cour de récré, les couloirs, en classe... de partout !

 

-Hautes-Alpes-

« Hello », « what’s the day today » ou « wash your hands », cela vous rappelle certainement quelques souvenirs. Et pour certains, peut être même de douloureux souvenirs. Mais à l’école de la Gare à Gap, l’anglais n’a rien d’effrayant. Bien au contraire, les élèves le pratiquent de partout. C’est le concept du dispositif EMILE, mis en place depuis la rentrée. EMILE, pour Enseignement des Matières par l’Intégration d’une Langue Etrangère. Un projet européen en faveur de l’éducation plurilingue. 

 

De la cour de récré jusqu’en classe, Shakespeare s’invite

Dès la maternelle, on enseigne, on corrige, on donne les consignes en anglais et de partout dans l’établissement. Quand on pousse les portes de la classe de CP de Laure Rosselet, ne soyez donc pas étonnés d’entendre « hello » ou « welcome », « je fais de l’anglais tout au long de la journée sur des maths, du sport, de la littérature. Je donne les consignes de classe en anglais, dans la cour je leur parle aussi anglais et ça rentre tout seul », explique l’institutrice.

Mais parfois, des surprises s’invitent, « ils me disent des mots que je ne leur ai pas appris car ils continuent à la maison. Ce n’est que du plus ! ».

Un dispositif qui a fait boule de neige, pas que chez les élèves mais aussi chez les enseignants. Même la directrice de l’école, Marie-Edith Agostini, a dû se remettre à la langue de Shakespeare, « j’avais quelques restes tout de même ! », dit-elle en souriant. Si deux instituteurs ont la certification anglais, les autres enseignants se sont inscrits pleinement dans la démarche, « certains se perfectionnent bénévolement les jeudis soir lors d’ateliers conversationnels en anglais à l’Inspection ».

 

S'ouvrir aux autres cultures dans des écoles avec des diversités

Le dispositif est expérimental mais à l’école de la Gare, on espère bien qu’il dure. Surtout que pour les enfants, cela enlève l’appréhension de la langue étrangère. « Ce sont des éponges, ils reproduisent mieux les sons. Tout petits, ils aiment jouer avec », précise Nathalie Grieux, conseillère pédagogique départementale pour les langues vivantes étrangères. Et à l’école de la Gare où certains élèves sont d’origine étrangère, « cela permet aux enfants de s’ouvrir à la langue des copains. On s’en sert, on apprend à connaitre la culture de l’autre, ça crée un climat de respect et une connaissance de l’autre ».

Le dispositif EMILE fonctionne depuis 2020 sur l’école Fortville à Briançon et celle de Montgenèvre, on y parle italien. Depuis la rentrée, en anglais à l’école de la Gare à Gap. Reste désormais à faire en sorte que le dispositif fasse passerelle, avec une immersion bilingue mais cette fois au collège, « nous l’avons fait sur Briançon, nous le ferons sur Gap. Notre objectif est de permettre que le dispositif se prolonge jusqu’au bac pour que ce ne soit pas qu’une étape mais quelque chose sur laquelle ils puissent s’appuyer », conclut Aymeric Meiss, directeur académique des services de l’éducation nationale dans les Hautes-Alpes. 
Alors to be or not to be, à l’école de la Gare, on a choisi.

Le reportage de Cyrielle Cava Michard :

 

C. Cava Michard