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Valorisation du terroir, revenus des agriculteurs, l'eau... quatre visions pour la Chambre d'Agriculture haut-alpine

Valorisation du terroir, revenus des agriculteurs, l'eau... quatre visions pour la Chambre d'Agriculture haut-alpine

AGRICULTURE / POLITIQUE / La FDSEA et les Jeunes-Agriculteurs, alliés, vont tenter de garder le contrôle de la Chambre face à trois listes : la Confédération paysanne, la Coordination rurale et le Mouvement de défense des exploitants familiaux

 

-Hautes-Alpes -

Les élections à la chambre d’agriculture débutent ce mercredi. L’occasion de faire le point sur les listes candidates pour le collège des exploitants agricoles et assimilés. Parmi les 10 collèges, c’est le plus important pour cette élection avec 18 sièges.

Le mode de désignation de ces représentants est en un seul tour majoritaire et proportionnel, c’est-à-dire que la liste en tête obtient neuf sièges. Les neuf autres sont attribuées à la proportionnelle. Le vote se fait à distance par voie postale ou par voie électronique.

Dans les Hautes-Alpes, quatre listes sont candidates. En 2019, la FDSEA et les JA avaient raflé la mise. La nouvelle liste va-t-elle parvenir à se maintenir ?

Avant de se projeter sur les 6 prochaines années il faut revenir sur les 6 précédentes : avec une mandature marquée par la crise de la COVID la sécheresse de l'été 2022 ou encore la crise des revenus agricoles l'an dernier. L'actuel président de la chambre d'agriculture et la tête de liste FDSEA / JA, Éric Lions défend un bilan satisfaisant.

 

« On a tenu pour l'essentiel de notre contrat. Pour le bleu du Queyras, par exemple, on en produisait 40 tonnes en 2019. Aujourd'hui c'est 250 tonnes grâce au travail sur les signes label de qualité sur la filière laitière. » E. Lions

 

Une valorisation de la FDSEA critiquée par la confédération paysanne

Avec une équipe rajeunie, la tête de liste FDSEA/JA a une préoccupation en tête : la valorisation des produits haut-alpins notamment dans l’arboriculture.

 

« Quand le territoire produit environ 10% de la production nationale, tout ne peut pas être valorisé localement. Il faut une stratégie locale nationale et internationale sans avoir de distorsion de concurrence. » E. Lions

 

Cette valorisation de produits haut-alpins, la tête de liste de la confédération paysanne haut-alpine, Thomas Raso estime qu’elle n’a pas été correctement menée. En tout cas, pas sur les bons produits. Cette valorisation doit porter sur la filière bovins viandes puisque le territoire s’y prête parfaitement.

 

« Les premières choses de toute façon c'est un maillage d'abattoirs locaux. Il y a ensuite les bouchers et développer les ateliers de boucherie. Enfin il y a la logistique : il faut qu'on soit capable de vendre nos pièces dans le sud de la région PACA » T. Raso

 

 

Prix planchers et coefficient multiplicateur pour le MODEF

Le développement cette filière passe par le triptyque boucherie, valorisation et abattage, et permettra une amélioration de la rémunération des agriculteurs. Pour le MODEF, le Mouvement de défense des exploitants familiaux, l’amélioration de la rémunération des agriculteurs, point de tension de la crise de l’hiver dernier, passe par les mécanismes des prix planchers et un coefficient multiplicateur. La tête de liste haut-alpine, Lucie Illy explique ce système.

 

« On part avec des prix rémunérateurs minimum pour les paysans. Derrière, les intermédiaires ne pourraient pas prendre une marge trpop importante sur le consommateur. Ces dernières années ont été compliquées pour les trésoreries des paysans et les consommateurs sont aussi étranglés de leur côté. » L. Illy

 

Gérer l'eau avec des retenue collinaire pour la coordination rurale

Seulement pour produire, une ressource essentielle : l’eau. Les agriculteurs se souviennent de la sécheresse de 2022 et des tensions engendrées par les restrictions d’usage. Pour y remédier, Serge Jousselme de la coordination rurale 05 défend la création de retenue collinaire. 

 

« Il faut qu’elles puissent irriguer 3 à 5 exploitations. En montagne, sur les zones d’élevages, on peut rassembler un ou deux ruisseaux. Si on peut récupérer un peu d’eau de surface, cela permettrait de résoudre beaucoup de problèmes. » S. Jousselme

 

La tête de liste de la coordination rurale explique qu’en plus de l’été, cette eau servirait l’hiver pour lutter contre le gel printanier qui impacte les productions arboricoles des Hautes-Alpes.

 

 

Tous les candidats invitent les agriculteurs concernés à voter lors de ces élections qui se tiennent à partir de ce mercredi jusqu’au 31 janvier. Les résultats sont estimés pour le 6 février.

N. Dalbera