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Hautes-Alpes : la SAFER préempte les Cristayes à Gap, coup de frein pour le projet du centre de compostage

Hautes-Alpes : la SAFER préempte les Cristayes à Gap, coup de frein pour le projet du centre de compostage

POLITIQUE / L'organisme fait valoir son droit de préemption et propose 400.000 euros à la vendeuse. Les oppositions, Gap autrement et Territoire écologie et solidarité, se réjouissent de cette préemption

 

- Hautes-Alpes -

Un coup dur pour la majorité de Gap : le terrain des Cristayes a été préempté par la SAFER. L’équipe de Roger Didier voulait acquérir ce terrain de 67 hectares pour y installer sa plateforme de compostage. Si le projet était discuté, c’est surtout le prix qui suscitait débat. Roger Didier, le maire voulait au départ acquérir ce terrain agricole pour 2,1 millions d’euros. Alors qu’il était estimé par France Domaines 500.000 euros moins chers. La municipalité était finalement revenue sur une somme de pratiquement 1,8 million d’euros. Toujours trop cher pour les différents groupes d’opposition, qui redoutaient le risque « incontestable de faire grimper le prix des terres agricoles dans le Gapençais. » « Ambitions pour Gap » avait même fait réaliser une contre-expertise, et cette dernière donnait un prix 5 fois moins élevé que celui proposé. 

Différents recours avaient été déposés devant le tribunal administratif, au final, c’est la SAFER qui apporte une nouvelle estocade. Elle préempte ce terrain à un prix estimé de 400.000 euros. « La SAFER a pris position car elle ne pouvait pas avant, tant que le compromis de vente n’était pas signé », explique Charlotte Kuentz, du groupe « Ambitions pour Gap ». « France Domaines est venu sur site car la première vois l’évaluation avait été menée à distance. Ils se sont bien aperçu de la réalité du foncier agricole sur le Gapençais ». 

 

« La Ville n’achètera pas ce terrain à deux millions d’euros car il ne le valait pas », C. Kuentz

 

Désormais, soit la propriétaire se retire de la vente « auquel cas la vente n’aura pas lieu », soit Gap entre en discussion avec la SAFER et la propriétaire « pour récupérer la surface au bon prix », soit 400.000 euros. Si ce n’est un coup d’arrêt, c’est donc un sérieux coup de frein pour le projet de Gap d’installer aux Cristayes une plateforme de compostage, « on se retrouve dans une situation d’urgence sans solution pour le problème des biodéchets et des boues de la station d’épuration », termine l’élue de l’opposition. Contactée, l’équipe de Roger Didier n’a pour l’instant pas donner suite à nos appels. 

C. Cava Michard