- Hautes-Alpes -
Le Glacier Blanc porte bien son nom. Il enregistre un enneigement remarquable selon le Parc National des Écrins. On n’avait pas vu autant de neige depuis 23 ans. La campagne de mesures aura été réalisée de manière tardive. Comme l’explique Emmanuel Thibert, glaciologue à l’IGE, l’Institut des Géosciences de l’Environnement, les équipes ont dû faire face à des conditions hivernales persistantes en haute montagne qui empêchaient la réalisation de cette campagne.
« Cette année, les mesures ont été faites en deux fois du fait de la météo compliquée : les 28-29 mai et les 12-13 juin. Pendant la première campagne, nous avons réalisé les carottages et installé toutes les balises sur le plateau d’accumulation du glacier. Puis nous avons dû attendre deux semaines pour pouvoir compléter le réseau de mesure de la face nord-est des Écrins jusque sous la brèche Lory. »
Elle aura finalement lieu en deux fois, les 28-29 mai et 12 et 13 juin. Les carottages et installation de balises ont d’abord été réalisés sur le plateau d’accumulation du glacier, puis de la face nord-est des Écrins jusque sous la brèche Lory. Le constat est sans appel : l’enneigement du glacier Blanc au printemps 2024 est record…
© Parc National des Écrins
Seconde année record, après celle de 2001
Le glacier s’est enneigé « de manière conséquente dès la mi-octobre », précise le Parc, et cela a perduré au printemps avec des précipitations tardives au-dessus de 3.000 mètres d’altitude. Les hauteurs de neige « sont spectaculaires » : presque 4 mètres au front, entre 6 et 8 mètres sur le plateau d’accumulation et jusqu’à 9 mètres dans la face nord-est. « Cela ne s’observerait qu’une à deux fois par quart de siècle ». La prochaine visite du glacier Blanc par les agents du Parc et les glaciologues est prévue en août, elle permettra mesurer les premières valeurs de fonte du glacier pendant l’été. Une mission qui pourrait être décalée de quelques semaines en fonction de l’enneigement restant. Ce sera aussi l’occasion de remplacer des balises d’ablation qui se rapprochent de la surface avec la fonte de la glace. Leurs coordonnées GPS sont enregistrées chaque année pour mesurer la vitesse de déplacement du glacier sur l’année.
C. Cava Michard
