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Hautes-Alpes : que va devenir le Pré de Madame Carle ?

Hautes-Alpes : que va devenir le Pré de Madame Carle ?
© Thibaut Durand / Alpes 1

MÉTÉO / C’est l’un des sites les plus fréquentés dans les Hautes-Alpes avec 100.000 visiteurs par an. Mais il fait face depuis de nombreuses années aux caprices de la météo et à un glacier dont la fonte s’amplifie. Conséquence : la route est sur certaines parties inondées, et le parking a vu sa superficie réduite à néant. 

 

- Hautes-Alpes - 

Que va devenir le Pré de Madame Carle et son parking ? C’est l’un des sites les plus fréquentés dans les Hautes-Alpes avec 100.000 visiteurs par an, le point de départ des plus célèbres courses d'alpinisme. Au cœur du Parc des Ecrins, il offre un accès pour les célèbres ascensions du Massif : la Barre et le Dôme des Écrins (4102 m, point culminant du massif), La Roche Forio (3730 m), et la Montagne des Agneaux (3664 m). Mais le site fait face depuis de nombreuses années aux caprices de la météo et à un glacier dont la fonte s’amplifie. Conséquence : la route est sur certaines parties inondées, et le parking, qui accueille pratiquement 30.000 véhicules à l’année, a vu sa superficie réduite à néant. 

 

Des travaux d’urgence menés cette semaine

La pelle mécanique a commencé son chantier d’urgence sur le pré de Madame Carle, une intervention pour dévier le cours d’eau et assécher le parking. Car on veut à tout prix sauver la saison. « C’est compliqué cette année, car le torrent n’a pas changé son axe », constate Hélène Quellier. La responsable du parc des Ecrins sur le secteur de Briançon et Vallouise s’est déplacée pour voir l’étendue des dégâts, « le torrent est toujours sur le parking, cumulé avec la fonte des neiges il y a beaucoup de matériaux sur les infrastructures ». 

© Thibaut Durand / Alpes 1


A bord de sa pelleteuse, Aurélien a été appelé pour intervenir sur le pré de Madame Carle, mais il sait déjà que son action est éphémère, « c’est juste du palliatif le temps que des décisions soient prises pour la suite des travaux ». Sauf que sur place, déjà on en paie les conséquences. Le refuge du pré de Madame Carle enregistre déjà trois semaines de perte. Et une fréquentation en baisse de 50 à 60 %. « Il y a encore cinq contrats qui sont en suspens et je ne sais pas si je peux les signer ou pas », explique Cyril Victoria, le propriétaire qui avait pourtant lancé l’alerte d’une situation qui allait s’avérer catastrophique, « j'ai alerté l'ensemble des services de l'État, mairie, communauté de communes, Parc Naturel, Département mais ils n’ont fait aucun travaux ».

Cette semaine, il avait rendez-vous avec la communauté de communes… mais là aussi, le constat est le même : pas de réponses à long terme. « J'attendais des garanties sur le fait qu'il y avait des travaux d'importance et pas simplement des travaux d'urgence, une garantie également sur le fait que le site serait accessible au public pendant toute la saison 2024 puis les autres saisons. On m’a répondu qu'il ne s'agissait pas de la compétence de la commune mais la compétence de la mairie de Vallouise-Pelvoux ». Car sur le sujet du pré de Madame Carle, ils sont nombreux à intervenir ce qui ne facilite pas les solutions : la commune de Vallouise-Pelvoux, la communauté de communes des Écrins, le Département, la Préfecture, l’ONF et le Parc national des Écrins. 

 Thibaut Durand / Alpes 1

Une situation qui manque d’anticipation ? 

Aux côtés de Cyril Victoria, Laurent Vernet, l’ancien propriétaire du refuge est aussi élu à la commune de Vallouise-Pelvoux, « cela fait 40 ans que le Glacier fond, et que les alluvions descendent. Mais on n’a pas anticipé, on n’a pas mis à jour les installations de façon à les garder ». Des discussions sont toujours en cours, pour trouver des solutions. L’une des pistes est notamment de condamner le parking du pré de Madame Carle. « et de fermer la route d’Ailefroide » poursuit Cyril Victoria. « Faire des parkings en aval, ok mais  mais où va-t-on trouver un parking qui génère entre 600 et 800 places ? Quant aux navettes, comment va-t-on gérer les gens qui veulent monter à 10h00 à 23h00 ou à 02h00 du matin ? », se demande Laurent Vernet, « non, la seule solution c’est qu’on garde le site ouvert ». Sans compter que, selon le propriétaire du refuge, « dans le décret de création du parc de 1973, il y avait une obligation du parc de maintenir le parking ». 

Interrogé par le Dauphiné Libéré, Cyril Drujon d’Astros le président de la communauté de communes du pays des écrins n'envisage pas de travaux de grande ampleur, coûteux mais sans garantie de tenir à la prochaine tempête.

Le reportage Alpes 1 de Thibaut Durand :

 

T. Durand / C. Cava Michard