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Hautes-Alpes : intempéries, le Département aura t-il assez d'argent pour déployer son programme routes 2024 ?

Hautes-Alpes : intempéries, le Département aura t-il assez d'argent pour déployer son programme routes 2024 ?
© Sapeurs pompiers Savines le Lac

POLITIQUE / Les intempéries génèrent des travaux d'urgence, qui devront être doublés par des travaux définitifs sur les routes. L'enveloppe est estimée entre 10 et 12 millions d'euros par le Conseil Départemental des Hautes-Alpes, qui se demande désormais s'il pourra déployer son programme d'investissements sur les axes routiers en 2024

 

- Hautes-Alpes - 

 

« La situation est inquiétante »... Depuis plusieurs jours Marcel Cannat voit les routes de son département être tour à tour inondées ou bloquées par des coulées de boue. Les dernières précipitations ont provoqué la coupure, dans la nuit de lundi à mardi, de la départementale 1091 entre la Grave et Villar d’Arène. Elle a finalement pu rouvrir ce mardi 8h. La départementale 33 en direction du Chazelet ne peut faire circuler de véhicules, « nous y travaillons avec l’espoir de rouvrir rapidement » explique le vice-président en charge des infrastructures routières. La départementale 9 des Terres Noires entre Embrun et les Puys est également coupée à la circulation, « la route n’a pas souffert mais les terres se sont effondrées ce qui oblige les habitants à faire un grand détour par Savines le Lac ».

 

« Nous espérons pouvoir rouvrir la route de Réallon ce mercredi », M. Cannat

 

À Réallon, les habitants de deux hameaux restent toujours isolés. « Nous travaillons avec RTM, j’espère que la route sera rétablie ce mercredi », lance Marcel Cannat. Mais pour cela, il faut déjà purger le talus, 2.800m3 de matériaux qui menacent de s’effondrer « et nous pourrons ensuite intervenir sur le réseau routier ».

 

Risoul, les entreprises doublent « voire triplent » leurs effectifs

À Risoul, ce sont 28.000m3 de matériaux qui bloquent l’accès. Des travaux pour un axe provisoire ont débuté pour un montant de 250.000 euros. « J’ai lancé un challenge, ouvrir la route pour le 20 décembre impérativement », lance l’élu. Date de l’ouverture de la station, « Risoul ne peut être pénalisée une seconde année ». Des travaux définitifs devront avoir lieu cet hiver, pour un montant de 500.000 euros, ils devraient durer de deux à trois mois. 

Forcément, ces désagréments sur les routes coûtent chers, « de 10 à 12 millions d’euros sur un budget de 30 millions d’euros, on est dans une position délicate » constate le vice-président. Car se pose désormais la question de poursuivre le programme 2024 sur les routes ou de l’arrêter. Marcel Cannat jette un regard sur l’État et la Région pour obtenir leurs aides, « si on les a, on pourra dérouler le programme sur les routes. Sinon, il faudra amputer le budget de ce qu’il nous faudra ». Une commission doit se réunir ce mardi pour décider de l’état de catastrophe naturelle pour les communes impactées dans les Alpes du Sud, « il n’y aura pas de reste à charge pour elles » avait promis la ministre de la ruralité Dominique Faure lors de sa visite dans les Hautes-Alpes la semaine dernière. « Elle parlait des communes, mais pas des départements. Pourtant, nous sommes bel et bien impactés », regrette Marcel Cannat. Un son de cloche qui devrait être le même au sein de l’hémicycle bas-alpin, obligé de prévoir 8 millions d’euros supplémentaires dans son budget primitif 2024.

C. Cava Michard