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Hautes-Alpes : à Risoul et Guillestre, la situation inquiète

Hautes-Alpes : à Risoul et Guillestre, la situation inquiète
© Nino Dalbera

MÉTÉO / Après les intempéries du 1er décembre, la situation est difficile pour les secours qui, malgré la neige, doivent trouver des solutions au plus vite pour les habitants et la station de ski

 

- Hautes-Alpes -

Entre Embrun et Briançon, sur les communes de Risoul et Guillestre, il est tombé près de 2 mois de pluie en seulement 48 h vendredi. Près de 5 200 foyers ont été privés d’électricité, des caves ont été inondées, des maisons et des commerces entiers ont été ensevelis de boue. Des routes ont été coupées en deux. Certaines n’existent plus. Au total dans le département, 230 pompiers étaient en intervention samedi. 80 ce lundi, dont 26 de la sécurité civile. Le plus gros des travaux se concentrent sur Risoul où 28 000m3 de gravats doivent être déblayés selon le colonel Jean-Yves Brobecker, directeur départemental adjoint du SDIS 05.

 

« Concernant la route entre le village et la station, les ingénieurs travaillent dessus. On est dans l’incapacité de dire quelles solutions techniques ils auront pour rétablir la situation sur la route entre le village et la station. » J-Y. Brobecker

 

De son côté, le maire de Risoul, Regis Simond, indique « mettre tous les moyens en œuvre » pour que la route soit accessible pour le 16 décembre, date d’ouverture de la station. Sinon ce sera le 23 décembre, une semaine plus tard.

 

Système D pour les Risoulins

Bien entendu, le maire pense à ses administrés qui depuis leurs fenêtres assistent à un ballet incessant de pelleteuses et de camions qui déblayent les 28 000 m3 de gravats. Si Enedis et les équipes municipales se dépêchent de rétablir l’électricité et l’eau, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certains Risoulins en sont toujours privés depuis plus de 72 h. Alors c’est un peu le système D. 

Robin et Anouck habitent dans le centre de Risoul. Depuis 72 heures, quand ils ouvrent les robinets par réflexe, ils s’étonnent à chaque fois que l’eau ne coule pas. « On va à la fontaine à trente mètres et on croise les voisins avec leurs arrosoirs. » Heureusement, Robin et Anouck ont une gazinière qui leur permet de faire chauffer l’eau et d’enlever les bactéries. « La douche ? Plus de douche. Toilette de chat. » Côté eau, ils arrivent à se débrouiller.

Mais pour l’électricité, c’est plus compliqué. Ils n’ont pas de groupe électrogène. « Pour les téléphones, on descend à Guillestre et on recharge chez les copains. » Reste le chauffage. Robin porte un gros pull et un bonnet sur la tête. « Il ne fait pas chaud. Couverture bouillotte et thermos de thé. » En attendant que l’électricité et l’eau reviennent, ils s’occupent : ils déblayent le garage de leur voisin qui a été totalement enseveli lors des intempéries.

 

Le déblayage continue pour les commerçants de Guillestre

Dans la commune voisine de Guillestre, l’Intermarché du village a été complètement enseveli par une coulée de boue dès vendredi midi. Depuis c’est opération nettoyage. Car samedi matin, la boue arrivait plus haut que les genoux de Magalie Costes, directrice du magasin. « On voit le carrelage maintenant. C’est énorme. On a plus de boue sur le fond du magasin » Fabien fait partie de ces employés venus prêter main forte au nettoyage. « On utilise des tractopelles. On met la boue dans les brouettes à l’aide de nos pelles. On racle. C’est un travail de dingue. » Il n’y a pas que dedans qu’il faut nettoyer. Dehors sur le parking, Michel Costes, le directeur du magasin, effectue des allers-retours sur son engin de chantier pour enlever la boue.

 

« C’est toute la boue de l’intérieur qui est sur le parking. Maintenant cela commence à geler. On évacue la boue où on peut. Le parking va devenir une patinoire. On est tributaire du temps et malheureusement cela ne va pas s’améliorer. » M. Costes


Le magasin ne devrait pas ouvrir avant plusieurs mois. C’est pourquoi il propose ses denrées situées dans les rayons en hauteur aux associations qui en auraient besoin. De son côté, la maire de Guillestre, Christine Portevin dont la commune a vu trois de ses campings détruits par la boue et son abattoir chanceler, a demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

 

N. Dalbera