Hautes-Alpes : le parcours de sortie de prostitution, un moyen de lutte qui prend de l'ampleur

Hautes-Alpes : le parcours de sortie de prostitution, un moyen de lutte qui prend de l'ampleur

SOCIÉTÉ / C’est pour lutter contre la prostitution qu’a été créée, il y a deux ans, une commission départementale de lutte contre la prostitution le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle

 

- Hautes-Alpes -

Il y a 10 ans, on pouvait les voir sur les trottoirs à attendre leurs clients. Aujourd’hui, même si certains lieux sont toujours réputés, on est passé d’une prostitution de rue à une prostitution sur Internet.  90% des mises en lien entre prostituée et proxénète s’effectuent sur Internet. Une invisibilisation qui rend d’autant plus difficile la lutte contre la prostitution et le proxénétisme à l’échelle locale. C’est pour lutter contre la prostitution qu’a été créée, il y a deux ans, une commission départementale de lutte contre la prostitution le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle. Maxime Leconte, sous-préfet des Hautes-Alpes, pilote cette commission, « Cette commission c’est l’émanation d’une loi du 13 avril 2016 qui propose trois objectifs : la protection des victimes, un parcours de sortie de la prostitution et la pénalisation du client ».

 

Sortir de la prostitution par l'emploi et le logement

Pendant cette commission sont donc étudiés les dossiers d’entrée ou de renouvellement des parcours de sortie de prostitution. Concrètement, une personne victime de prostitution qui souhaite sortir de cet engrenage constitue un dossier pour accéder à ce parcours qui lui ouvre certains droits.

 

« Le suivi dure maximum 24 mois sur la santé, l’insertion professionnelle. On les prépare à retrouver un emploi et un logement »

 

Sauf que bien souvent ces personnes victimes de prostitution sont isolées. Il faut aller les chercher : c’est l’objectif du Centre d’information du droit des femmes et des familles 05 représenté par la directrice Angélique Lambert, « on sensibilise tout le monde. On essaye de se faire connaître le plus possible par des campagnes de publicité de sensibilisation. »

Lors de la commission vendredi, six dossiers ont été présentés. Les six personnes victimes de réseaux de prostitution viennent d’Afrique subsaharienne et plus précisément du Nigeria. Une statistique guère étonnante car 72% des victimes d'exploitation sexuelle viennent du Nigéria selon le rapport Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes de 2022. En France, au total, près de 650 dossiers de parcours de sortie de prostitution en 2022. Un chiffre en augmentation d’année en année.
 

 

N.Dalbera