- Hautes-Alpes -
Comment se porte le chamois dans les Écrins ? C’est un suivi à la loupe qui est mené chez cet ongulé depuis de nombreuses années par le parc national des Écrins. Objectif : détecter d’éventuelles maladies émergentes. Alors que les contacts entre faune sauvage et troupeaux sont courants, les maladies peuvent aussi circuler. « Elles peuvent affecter durablement la dynamique des populations de chamois et de bouquetins » explique le parc. De même, le transfert des maladies de la faune sauvage vers les troupeaux peut avoir des impacts notamment économiques avec l’abattage forcé des animaux.
2.000 chamois observés visuellement chaque année
Ainsi, trois campagnes de suivi visuel, sont organisées, chaque année dans le massif. 2.000 chamois y sont observés afin de détecter tout symptôme visible. Selon ces observations : « 1.5% des individus présentent des signes pouvant être reliés à diverses maladies » précise le parc national des Écrins. Autre constat : les estimations des taux de reproduction, et de recrutement, c’est-à-dire les taux de petits survivants jusqu’à l’âge de première reproduction « semblent particulièrement faibles ». De 0.15, le taux de recrutement « apparait à peine suffisant pour équilibrer la mortalité adulte et le prélèvement cynégétique » explique un vétérinaire du parc.
Des prélèvements sanguins effectués sur plusieurs territoires sur des chamois abattus
Enfin, à l’automne dernier, des prélèvements ont été effectués sur des chamois abattus par les ACCA, associations communales de chasses agréées du Monetier les Bains et d’Orcières. Ils montrent une évolution à la hausse de la pestivirose pour les chamois des Écrins. Une maladie qui est moins inquiétante pour les troupeaux domestiques mais qui pourrait expliquer « la baisse du taux de reproduction chez les chamois et à terme un risque de baisse des effectifs » poursuit le parc des Écrins.
Notez que durant l’automne, de nouveaux prélèvements seront effectués sur ces mêmes territoires, puis l’an prochain ce sont deux nouvelles ACCA qui seront sollicitées.
A. Vallauri