Haute-Provence : une prise d’otage grandeur nature à Sisteron

Haute-Provence : une prise d’otage grandeur nature à Sisteron

SÉCURITÉ / Plus de 230 participants ont été mobilisés ce mercredi au Lycée Paul Arène sous l'égide de la préfecture avec un objectif : se préparer collectivement afin de gérer au mieux une situation de crise

 

 - Alpes de Haute-Provence -

 

Dans la continuité des opérations organisées en 2016 au collège de Sainte-Tulle et en 2019 au cinéma de Digne les Bains, le Lycée Paul Arène a été ce mercredi le théâtre d’un exercice de sécurité civile dit de « Tuerie de masse - nombreuses victimes ». Plus de 230 participants mobilisés sous l’égide de la préfecture allant de la Gendarmerie nationale aux sapeurs-pompiers en passant par le SAMU avec un objectif : se préparer collectivement afin de gérer au mieux une situation de crise. 

 

Un exercice le plus réaliste possible

Hélicoptère, drones, maquillage des victimes jouées par des lycéens, trois négociateurs ou munitions para-marquantes. Un réalisme exacerbé pour un exercice qui revêt une importance particulière depuis les attentats de 2015. Pour faire face à un événement impliquant de nombreuses victimes, le préfet et dans ce cas précis celui des Alpes de Haute-Provence dispose d’un document de planification appelé « ORSEC NOVI ». Des procédures de coordination des services d’urgence et des forces de l’ordre qui sont ainsi travaillées dans des conditions on ne peut plus critiques. « À 9h30, quatre individus entrent dans l’établissement et prennent en otage 26 personnes. 12 d’entre elles ont pu être libérées depuis mais malheureusement, une personne est décédée. Les auteurs demandent, eux, la libération d’un détenu incarcéré à Digne les Bains » explique Marc Chappuis.

La tension est arrivée à son paroxysme sur les coups de 12h30 et l’assaut a été lancé par les forces d’intervention de la gendarmerie. Un grand sérieux était alors de mise pour la plus grande satisfaction du chef d’escadron Paul Boulvrais, commandant de la compagnie de gendarmerie de Digne les Bains. L’homme à la base de ce scénario catastrophe du jour et le seul à le connaitre de bout en bout.

 

« On récupère les éléments qui se sont déjà réalisés en les adaptant aux risques qui sont présents sur notre territoire. Ce sont les deux facteurs qu’on combine pour nous permettre de travailler au mieux la coordination interservices. C’est la priorité de cet exercice », le chef d'escadron Paul Boulvrais

 

Bilan de l’opération : cinq morts dont les quatre assaillants, huit blessés en urgence absolue et une vingtaine de gendarmes impliqués dans l’intervention. Telle est la conclusion de cette prise d’otage factice qui a vu, en parralèle, l’intervention de l’autorité judiciaire par le biais du procureur de la République de Digne les Bains, Rémy Avon. « Ce sont des gendarmes qui ont été spécialement affectés à cette tâche judiciaire sous mon autorité. J’ai un collègue présent au centre opérationnel départemental et une troisième qui assure l’interface avec le pôle criminel d’Aix en Provence. Au regard de la situation, il n’a pas été jugé utile d’alerter le parquet national anti-terroriste », indique le magistrat. Le mot terrorisme n’a en effet été que très rarement évoqué tout au long de cet entrainement grandeur nature qui doit bel et bien permettre au territoire d’offrir la meilleure réaction en urgence s’il subit un jour une attaque. Pour rappel, la France n’a clairement pas baissé la garde face à ce danger avec encore aujourd’hui, une vigilance Vigipirate toujours active au niveau « Sécurité renforcé – Risque attentat ».

Le reportage de Christophe Lourenço :

C.Lourenço