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Haute-Provence : Barrême et la lavande fine, une histoire profondément ancrée

CULTURE / La commune organise la fête de la lavande fine ce week-end, une fleur bleue qui a fait les belles heures de Barrême et le bonheur des plus grands nez de la parfumerie

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Barrême fait la fête de son or bleu, ce sera ce week-end. La commune est réputée pour son histoire, solidement ancrée dans les champs de lavande. Elle a d’ailleurs ouvert en 2015 son musée de la distillerie, situé en lieu et place de l’ancienne usine. Un passé donc teinté de bleu et violet étroitement lié à la richesse de cette fleur. La lavande oui, mais pas n’importe laquelle : la lavande fine. Plus rare, plus haute aussi en altitude, c’est elle qui sera mise à l’honneur ce week-end à Barrême.

 

Une fleur qui choisit l’altitude comme terreau

Grasse est peut-être la capitale mondiale du parfum, mais Barrême était, bien avant Digne les Bains, la capitale de la culture de la lavande fine. D’ailleurs, les grands nez de la parfumerie avaient créé, spécifiquement pour la commune bas-alpine, le label « Lavande fine de Barrême ». Et qu’on ne s’y méprenne pas : la lavande fine, ce n’est pas du lavandin, « on a tous en tête les images du plateau de Valensole avec ses champs de lavande. Mais c’est du lavandin, une espèce retravaillée pour améliorer son rendement. La lavande fine, on la trouve à l’état sauvage entre 600 et 800 mètres d’altitude », explique Gilles Gravier, en charge des relations publiques au sein de l’office de Verdon Tourisme 

 

La lavande fine, l’économie florissante de Barrême

La lavande fine a donc fait les belles heures de Barrême. Moins camphrée, elle était très recherchée par les parfumeurs. L’apparition du chemin de fer dans les Alpes de Haute-Provence au XIXè siècle aura permis le développement de la filière : la plante était convoyée directement vers Grasse par train. Puis dès le début du XXè siècle, les entreprises de parfums choisiront de s’installer à Barrême pour distiller directement sur place les épis de la fleur bleue. Mais cette économie florissante connaitra des coups d’arrêts : les deux guerres mondiales, d’autant que la distillerie Mane, qui a marqué les mémoires bas-alpine avec sa grande cheminée rouge, était la propriété d’un immense groupe industriel allemand… pas forcément vu d’un bon œil à l’époque. C’est en 1972 que la distillerie cesse son activité, mais la culture de la lavande fine reste toujours une source intarissable, « il existe toujours des producteurs locaux car l’essence de la lavande fine est très appréciée par les parfumeurs de luxe ».

Ce week-end, ce sera donc la fête de la lavande fine, avec une journée de samedi ponctuée par un pelage selon les méthodes traditionnelles, et dimanche autour des producteurs locaux sans omettre les démonstrations de distillation à l’ancienne. Le programme, c'est ici

 

C. Cava Michard