Haute-Provence : une erreur de « copié-collé » à l’origine du suicide d’un instituteur

JUSTICE / Jean-Pascal Vernet, instituteur à Barrême, mettait fin à ses jours en mai 2019, après avoir reçu un courrier de l’Inspection Académique des Alpes de Haute-Provence. Les services y faisaient état, à tort d’une procédure pénale à son encontre

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

C’est une erreur administrative de « copier-coller » qui a coûté la vie à un instituteur dans les Alpes de Haute-Provence. Le 2 mai 2019, Jean-Pascal Vernet, professeur des écoles de 32 ans à Barrême dans le pays dignois, mettait fin à ses jours dans son appartement. Deux jours auparavant, il recevait une notification de l’Inspection Académique des Alpes de Haute-Provence, le suspendant de ses fonctions pendant quatre mois et mentionnant à tort une procédure pénale à son encontre.

 

Une faute « matérielle » lourde

Le professeur Vernet est à ce moment là mis en cause injustement par un parent d’élève, qui prétend qu’un geste sexuel aurait été opéré. Des affirmations totalement fausses, la gendarmerie décidera rapidement de ne pas ouvrir d’enquête. Mais dans l’arrêté de suspension que l’Inspection Académique envoie, il est fait état d’une procédure pénale engagée, « ce qui est totalement faux » s’indigne Maitre Francis Lec.  C’est un autre enseignant bas-alpin qui est en fait concerné, l’administration aurait procédé à un « copier-coller » malheureux rectifié quelques jours plus tard, dans un nouvel arrêté. Trop tard, le courrier parvient après la mort de Jean-Laurent Vernet.

 

L’inspection académique reconnait l’imputabilité de ses services dans la mort de cet enseignant

Alors que l’inspection académique a reconnu en décembre dernier la responsabilité de l’administration dans le suicide de Jean-Pascal Vernet, sa famille a saisi la justice. Elle veut que toute la lumière soit faite dans cette tragique affaire. L’ASL s’est constituée partie civile dans ce dossier. L’Autonome de Solidarité Laïque, qui agit pour protéger les personnels de l’éducation nationale, demande que l’on passe un nouveau stade et que le juge d’instruction renvoie cette affaire devant la juridiction pénale, « les responsables ont-ils eu une sanction administrative ? Et il y a une responsabilité pénale qui doit être éclaircie », poursuit Maître Francis Lec, avocat conseil auprès de l’ASL.

En l’espace de sept ans en France, l’association a constaté que 62 fonctionnaires de l’éducation nationale se sont suicidés pour des accusations mensongères.

 

M. Bonnefoy / C. Cava Michard