Alpes de Haute-Provence : « Christian Jacob a réagi un peu trop vite et à chaud »

POLITIQUE / C’est avec un ton plus libéré qu’Eliane Barreille constate l’actualité chez Les Républicains. La vice-présidente du Conseil Régional, qui n’est plus encartée dans cette famille politique, était l’invitée du « 8 :30 »

 

- Alpes de Haute-Provence -  

 

C’est une marche arrière pour Les Républicains. Alors que Christian Jacob, le patron du parti, retirait dimanche l’investiture à Renaud Muselier après le soutien de la République en Marche, finalement le soutien est toujours au rendez-vous. Réunis au sein de la Commission Nationale d’Investiture, les membres ont voté : le parti de droite soutient la candidature du président sortant, qui a toutefois avancé des gages. Aucun ministre ou parlementaire de la République en Marche ne figurera dans la liste de Renaud Muselier, comme il s’y était déjà engagé, « ce ne sera pas un accord d’appareils ». La « colonne vertébrale » de la liste sera donc Les Républicains, avec David Gehant et Chantal Eyméoud en têtes de liste dans les Alpes du Sud.

Depuis trois ans, Eliane Barreille n’a pas renouvelé sa carte auprès des LR, c’est donc avec un ton empreint de liberté qu’elle décortique l’actualité dans "Le 8:30". « Qui revient à la raison ? Renaud Muselier ou Les Républicains ? Si on veut faire perdre la droite en région PACA, il suffisait effectivement de monter une liste LR contre Renaud Muselier », réagit la vice-présidente du Conseil Régional, invitée dans « Le 8 :30 ». La réaction de Christian Jacob dimanche soir a été « trop vite, trop à chaud » selon l’élue « cela méritait un véritable débat d’autant que la CNI se réunissait mardi. Finalement, la position de Christian Jacob n’a pas été suivie ».

 

« Il serait dommage de voter RN par dépit », E. Barreille

 

Désormais, le président PACA devra t-il ménager la chèvre et le chou en rassurant Les Républicains et ménageant La République en Marche ? Pour Eliane Barreille, le bilan du sortant parle de lui-même, « depuis cinq ans et demi, nous sommes huit composants de la droite, il a su rassembler. Il faut prendre acte qu’il a un très bon bilan et qu’il serait dommage de voter Rassemblement National par dépit ».

 

Cap aux départementales

Son avenir, Eliane Barreille ne veut plus l’écrire au sein de l’hémicycle de Marseille, mais plutôt au sein de celui des Alpes de Haute-Provence. Elle se présente en tant que candidate sur le canton de Riez pour « Avenir 04 ». S’agit-il de reprendre la majorité ou continuer son action ? Car la majorité de René Massette était composée d’une partie d’élus de droite : Jacques Brès, Stéphanie Colombero, Jean Claude Castel, Robert Gay et Isabelle Morineaud. « Ce n’est certainement pas continuer, c’est donner un nouveau souffle et une nouvelle impulsion à ce département qui en a bien besoin », explique Eliane Barreille. Si elle reconnait à René Massette d’avoir « redressé les comptes du département », il faut selon elle programmer des investissements importants, « établir ce qui est prioritaire. Nous devrons faire un état des lieux et établir un programme pluri-annuel qiu tiendra compte des capacités financières du département. Il faut aller plus loin ».

 

« Aucun sigle de partis ne figurera sur les documents politiques », E. Barreille

 

La liste sera donc « bleue avec l’ensemble des forces de droite, du centre et de la société civile qui nous a rejoint sur nos valeurs. Aucun sigle de partis ne figurera sur nos documents de campagne », assure la candidate.

Y aura-il des alliances ? Pour le premier tour, la réponse est définitivement négative, « nous sommes aujourd’hui représentants de 12 cantons sur 15, peut être 13 (Seyne les Alpes – ndlr). Nous sommes les seuls à avoir une représentation quasi-totale sur le département ». Pour avoir la majorité, huit binômes au moins devront être élus, « aurons-nous besoin de plus et d’alliances ? La question se pose », mais pas dans l’immédiat.

 

C. Cava Michard

C. Cava Michard