- Alpes de Haute-Provence -
Du « jamais vu » depuis plus de 70 ans. Voilà ce qui est martelé depuis hier en France. Car le bilan de l’épidémie de coronavirus a dépassé ce jeudi le chiffre vertigineux de 100.000 morts dans les hôpitaux, les Ehpad et les établissements médico-sociaux. Il faut remonter à la grippe italienne de 1949 pour trouver trace d’une telle magnitude sanitaire. Sauf que nous sommes en 2021, et les moyens de santé et de communication ne sont pas les mêmes. Y a-t-il eu des loupés ? C’est probablement l’une des questions qui sera posée aujourd’hui à Olivier Véran, le ministre de la santé en visite à Manosque. À ses côtés, le président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, Christophe Castaner, député des Alpes de Haute Provence, invité ce matin du "8:30". « Il faudra faire une évaluation de ce qu’il s’est passé, avoir un regard critique pour faire évoluer nos réponses », avance le parlementaire mais ne pas faire de cette crise sanitaire un « problème français alors que l’épidémie a fait plus de 3 millions de morts dans le monde ».
« Ne faisons pas de petites politicailleries », C. Castaner
Une visite ministérielle à Manosque qui fait réagir le maire de la Cité de Giono, Camille Galtier. Ce dernier se félicitait hier sur les réseaux sociaux de « la venue d’un nouveau ministre sur notre ville de Manosque. Si Olivier Véran vient avec dans ses bagages des doses supplémentaires, c’est avec grand plaisir que je l’accueillerais au sein de notre centre de vaccination ». « Vouloir ramener à ‘son’ centre de vaccination est un petit coup de communication politique », lance Christophe Castaner, « il utilise le possessif. Mon frère est médecin et vaccine à Manosque, il n’a pas l’impression d’être le collaborateur de Camille Galtier ». Le vrai débat pour le député bas-alpin est la « mobilisation constante. Toutes les échéances prises ont été atteintes ». Alors que le gouvernement promettait de vacciner 10 millions de personnes à la mi-avril, ce sont aujourd’hui 12 millions de Français qui ont reçu les doses.
Le sens de cette visite ministérielle est de « soutenir ceux qui sont sur le front depuis un an, ce n’est pas de faire un coup politique pour annoncer 1.000 vaccins supplémentaires ».
Crise sanitaire, un simulacre de démocratie ?
Autrefois la République en Marche, Delphine Bagarry n’hésite pas désormais à égratigner la gestion de la crise par le gouvernement. La députée des Alpes de Haute-Provence n’avait notamment pas pris part au vote des mesures du 3ème confinement, estimant qu’il s’agissait d’un « simulacre de démocratie » avec un vote sur des mesures déjà prises. « Faux débat » pour Christophe Castaner, « nous avons eu l’occasion de discuter pendant plusieurs centaines d’heures sur dix textes au sein de l’Assemblée relatifs à l’état d’urgence sanitaire. Je n’ai pas souvent vu Delphine Bagrry ». Le parlementaire poursuit en rappelant l’existence d’un comité de liaison qui se réunit deux fois par mois autour du premier Ministre et des présidents de groupes politiques au sein du Parlement, « Delphine Bagarry a fait le choix d’être isolée, elle n’a peut-être pas accès aux résultats ».
Le CHICAS entre les mains de Castaner
C’est aussi un dossier haut-alpin qui risque d’attendre Olivier Véran ce vendredi : celui de la crise au sein de l’hôpital de Gap, avec des soignants en arrêt maladie ou démissionnaires et une continuité des soins qui n’est plus garantie. Mais aucune rencontre ne sera faite entre le ministre de la santé et le maire de la capitale douce et président du conseil de surveillance Roger Didier, « une grande déception de constater le peu de considération dans laquelle sont tenus les élus » réagit l’édile de la ville. Quant à Christophe Castaner, il atteste qu’un contact a eu lieu ce jeudi entre la municipalité et le cabinet d’Olivier Véran, « il se poursuivra mais le maire de Gap me connait, il ne m’a pas appelé une fois depuis le début de la crise. Ce n’est pas grave, je m’en préoccupe aussi ».
« Régionales, ce n’est pas un accord d’appareils »
Les régionales auront donc lieu les 20 et 27 juin prochains. Renaud Muselier, le président de la région PACA, n’a toujours pas dévoilé sa candidature. Mais aux mains tendues de LREM, il dit aujourd’hui avoir « les bras ouverts » et être favorable à « additionner les compétences ». Alors qu’il y a quelques semaines, il se montrait réticent au rapprochement, « j’ai tendu cette main, il ne l’a pas voulue. C’est un accord politique et non un accord d’appareils », précise Christophe Castaner qui n’oublie pas « le risque important du Front National et d’avoir la seule région de France présidée par l’ancien FN ».
C. Cava Michard