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Alpes de Haute-Provence : Seyne les Alpes, une situation financière « tendue »

POLITIQUE / La chambre régionale des comptes a passé au peigne fin la gestion de la commune depuis 2012, elle vient de rendre son rapport

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

La chambre régionale des comptes a passé au peigne fin la gestion de la commune de la Seyne les Alpes. Un contrôle qui a débuté en 2012. Elle vient de rendre son rapport public et elle note une situation financière « tendue ». Une situation qui se serait dégradée à partir de 2017 note la CRC « suite à la majoration de la subvention allouée irrégulièrement au budget annexe du Grand Puy ». Cette station est en effet sur le territoire de la Seyne les Alpes. Située à 1.400 mètres d’altitude, elle compte 20 km de pistes de ski alpin, douze pistes et cinq remontées mécaniques. Entre 2014 et 2016, la station a fait l’objet d’un aménagement avec l’installation d’un télésiège et d’un téléski, pour près de trois millions d’euros. Un aménagement couteux « au-delà des capacités financières du budget annexe ». Un « choix risqué » pour la CRC alors que cette station de basse altitude connait des difficultés d’enneigement et de fréquentation. La commune aurait donc privilégié le réaménagement de la station, « pour attirer de nouveaux skieurs » malgré un compte d’exploitation déficitaire. Quant aux dépenses de personnels, elles représentaient, sur la même période, « plus du double de la moyenne des communes de la même strate démographique ». La chambre recommande donc à la commune de diminuer ses dépenses mais aussi d’optimiser ses recettes d’exploitation.

 

Des « efforts » doivent aussi être portés sur la gestion du patrimoine

 Ce dernier serait « vieillissant » avec des taux d’occupation en forte baisse. La CRC s’interroge « sur la concomitance avec l’investissement du Grand-Puy et un éventuel effet d’éviction sur des décisions de travaux de gros entretiens ».

 

La gestion de l’eau et de l’assainissement également pointée du doigt

Autre point de crispation : les services d’eau et d’assainissement de la commune gérés en régie directe, n’ont pas élaboré les schémas de distribution d’eau et d’assainissement. Pourtant la chambre régionale des comptes constate un taux de fuite du réseau d’eau important, « proche de 50 % contre un objectif national fixé à 15 % par le Grenelle II ». « La politique d’investissement semble plutôt avoir été le fruit d’un arbitrage annuel entre la réalisation des travaux les plus urgents à court terme et le maintien en l’état du tarif » relève finalement la CRC. 

 

A. Vallauri