Alpes de Haute-Provence : Centre Éducatif Fermé, c’est finalement Aiglun qui a été choisie

ÉDUCATION / Un temps envisagé, l’hypothèse du Chaffaut Saint Jurson n’a finalement pas été retenue, la population s’était montrée fortement réticente lors d’une consultation locale à l’automne dernier

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Un Centre Éducatif Fermé verra le jour à Aiglun. Les CEF sont une solution de placement pour des mineurs impliqués dans un parcours de délinquance. Alternatives à l’incarcération, ces structures offrent un programme soutenu d'activités éducatives, pédagogiques, d'insertion scolaire et professionnelle qui permettent de préparer la ré-orientation de ces jeunes vers les dispositifs de droit commun. Il y a sur le territoire national 51 centres de ce type. Le président avait décidé d’en construire 20 de plus, dont un dans les Alpes de Haute-Provence. En 2018, un appel à projets avait été lancé, c’est l’ADSEA 04, Association Départementale de Sauvegarde de l'Enfant à l'Adulte, qui le porte. Si plusieurs sites avaient été envisagés dans un premier temps comme Selonnet ou encore le Chaffaut Saint Jurson, c’est finalement celui d’Aiglun qui a été retenu, indique Violaine Démaret, préfète des Alpes de Haute-Provence. Un terrain sous l’emprise immobilière de l’hôpital de Digne les Bains. « Tout le monde trouve ça génial mais surtout pas chez soi. Ça s’appelle un projet d’intérêt général et on est là pour pouvoir mener ces projets même lorsqu’on a des environnements plus ou moins ouverts » souligne la préfète.

 

« Il ne s’agit certes pas d’enfants de cœur mais ce ne sont pas des bêtes sauvages. Il faut qu’on voit comment on les insère bien », V. Démaret


À l’automne dernier, la population du Chaffaut-Saint-Jurson avait rejeté l’idée d’accueillir ses jeunes sur sa commune, lors d’un référendum populaire. « On en a pris acte et une alternative très intéressante s’est dégagée en fin d’année derrière sur le centre hospitalier de Digne les Bains. On va réussir à porter ce projet de politique pénale en faveur de la non incarcération grâce au CEF, et en plus, comme on achète une parcelle à l’hôpital, ça va lui permettre de pouvoir mener des opérations immobilières très attendues notamment pour la psychiatrie » explique la représentante de l’État.

12 garçons de 14 à 17 ans y seront accueillis. L'objectif est d'implanter un CEF nouvelle génération à l'image de son territoire : proche de la nature, animé par des professionnels du territoire, ouvert sur l'extérieur, confiant dans la résilience de la jeunesse. Les travaux devraient se terminer à la fin de l’année 2023, pour un investissement de 4 millions d’euros. Notez également que 27 à 30 emplois directs viendront se rajouter aux 85 salariés de l'ADSEA 04.

 

M. Bonnefoy