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Alpes de Haute Provence : une économie touchée mais pas coulée

ÉCONOMIE / Les mesures d’urgence auront sauvé les meubles comme l’attestent les 360 millions d’euros mis sur la table par l’État depuis le printemps

 

- Alpes de Haute Provence -

 

La crise sanitaire continue à avoir des ricochets sur l’économie des Alpes de Haute-Provence. Les secteurs de la restauration et de l’hébergement ont eu un coup d’arrêt net au second trimestre. C’est un chiffre d’affaires qui a alors chuté de 39 %. La filière senteurs-saveurs fait également face à d’importantes difficultés, rappelant alors le plan de réorganisation annoncé par l’entreprise L’Occitane. Quant au BTP, si la baisse est de 20 %, l’impact pourrait se ressentir par la suite avec un carnet de commandes à brève échéance qui ne se remplit pas. Finalement, le recul de l’activité économique a entrainé une forte baisse de l’emploi salarié dans tous les secteurs d’activité, - 4 % sur un an, et surtout dans la construction : - 8 %. Le choc a été incontestable et brutal sur l’économie bas-alpine mais des lueurs d’espoir existent malgré tout pour la préfète des Alpes de Haute Provence, Violaine Demaret.

 

« Cette année, on a deux fois moins de défaillances d’entreprises dans le 04 », V. Demaret

Les mesures d’urgence auront donc sauvé les meubles comme l’attestent les 360 millions d’euros mis sur la table par l’État depuis le printemps. Au premier rang des mesures mises en place rapidement, l’activité partielle. 4.100 demandes ont été faites dans le département, soit 25 millions d’euros versés aux entreprises et salariés. Au mois de mars, 12.000 salariés ont ainsi reçu une indemnisation au titre de l’activité partielle, ils étaient 14.000 puis 11.000 en avril et en mai. Ce n’est qu’un juin que la tendance s’est véritablement infléchie avec un nombre de salariés en activité partielle à 4.200, « confirmant ainsi la reprise de l’activité économique ».  Le fonds de solidarité, mis en place en mars dernier pour les petites entreprises, a été alloué à plus de 6.000 entreprises dans le département pour un montant total de plus de 19,5 millions d’euros. Dans le département, près de 10 000 entreprises ont pu reporter le paiement de leurs cotisations sociales, pour un montant total de plus de 46 millions d’euros. Les secteurs des services, du commerce et de l’hôtellerie/restauration sont les plus concernés par ces reports. À la mi-septembre, plus de 1.800 prêts bancaires garantis par l’État (PGE) ont été accordés pour un montant de 227 millions d’euros. 97 % des bénéficiaires relèvent des très petites entreprises. Le montant moyen de prêt pour les TPE approche les 70 000 €.

 

Un plan de relance qui doit béneficier aux Alpes de Haute Provence

À cela s’ajoute désormais les 100 milliards d’euros au niveau national qui découlent du plan de relance annoncé le 3 septembre par le Premier Ministre Jean Castex. Un plan de relance que Violaine Demaret veut bénéfique à un maximum de Bas-Alpins. « Il y a des mesures qui confirment les baisses d’impôts aux particuliers pour 20 millions d’euros sur deux ans ce qui est considérable. On a à peu près la même chose pour les impôts de production ». La préfète espère ainsi la reprise des entreprises pour des embauches, et notamment de jeunes. Un plan de relance qui s'articule autour de trois axes de 70 mesures : « la transition écologique, la compétitivité des entreprises et la cohésion sociale et territoriale. Pour chacun de ces axes, on a créé une instance de travail qui à la fois parle de méthodologie pour qu’on s’assure que l’information arrive au bon endroit et pour surtout qu’on identifie et fasse émerger des projets très concrets ». Un guichet virtuel a été mis en place sur [email protected]r, « on a déjà reçu plusieurs dossiers ».

 

Au cours des semaines et mois à venir, la préfète, les sous-préfets d’arrondissement et les chefs de service de l’État compétents se rendront auprès des collectivités, entreprises et opérateurs économiques pour faire connaître les différentes mesures du plan et entendre les préoccupations qui se font jour dans sa mise en œuvre.

 

M. Bonnefoy / C.Lourenço / C. Cava Michard