Alpes de Haute-Provence : « Un rural vaut deux fois moins qu’un urbain »

POLITIQUE / Jean-Jacques Lachamp, président de l'Association des Maires Ruraux des Alpes de Haute-Provence, était l'invité du "8:30" ce mardi matin

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Certes, il se félicite de la volonté de rouvrir les urgences de Sisteron la nuit, « il ne faut jamais baisser les bras. Le succès vient avec la ténacité et la persévérance ». Cependant, la bonne nouvelle n’a pas de quoi totalement réjouir Jean-Jacques Lachamp, maire de Nibles et président de l’Association des Maires Ruraux dans les Alpes de Haute-Provence. « On court à la catastrophe sanitaire », estime le responsable. Entre la pénurie de médecins généralistes, la métropolisation et le départ de certains services des territoires ruraux, l’inquiétude est vive. « On n’arrive même plus à trouver un médecin référent dans certaines villes du département alors que le parcours de soins l’oblige pour avoir des spécialistes. Quant aux maisons de santé, pour qu’elles soient labellisées, il faut deux médecins généralistes mais nous n’en trouvons pas », explique-t-il. Une problématique qui semble inéluctable, tant que l’État « ne prendra pas ses responsabilités, il doit être aménageur de son territoire ». Pour Jean-Jacques Lachamp, le constat a été fait de longue date, « désormais on veut des réunions de travail de mise en œuvre ».

 

« Un rural vaut deux fois moins qu’un urbain », J.-J. Lachamp

Si le président de l’Association des Maires Ruraux des Alpes de Haute-Provence demande des actions rapides, il réclame aussi le changement de critères dans les dotations, « on ne voit que par le prisme de la démographie, c’est injuste ». Une injustice qui a un coût : alors que la dotation de solidarité urbaine représente 2,3 milliards d’euros soit 90 euros par habitant, la dotation à destination des milieux ruraux s’élève à 1,6 milliards soit 44 euros par habitant. Retrouvez l'intégralité de l'entretien ici

 

C. Cava Michard