Pour Delphine Bagarry et son groupe Écologie Démocratie et Solidarité, la question de la santé est une priorité et « souhaite œuvrer aux côtés des soignants dans le but de revitaliser l’hôpital, le secteur médico‐social, ou encore les relations entre public et privé dans les soins ». Plusieurs axes sont au cœur des propositions d’EDS : le financement et la gouvernance ; la refonte de la formation des soignants et de leurs conditions de travail ; la prévention ; la santé mentale et la prise en charge du Grand âge.
Le tout nouveau groupe, créé le 18 mai dernier et composé de 17 députés, demande la revalorisation des salaires mais aussi la revalorisation statutaire « en considérant la valeur de chaque profession à travers son domaine de compétence, sa pénibilité, son niveau d’étude, mais aussi son degré d’autonomie, son niveau de responsabilité. Si l’on considère qu’à travail de valeur égale, on mérite salaire égal, alors ce ne seront pas des légères mais d’impressionnantes augmentations que nous devrons mettre en œuvre. Nous devons revoir la hiérarchie des métiers car si cette crise nous a bien montré quelque chose, c’est que la rémunération ne correspond pas toujours à l’utilité d’un métier ».
Communiqué d’EDS
Professionnels de santé : parce que ce sont eux qui ont tenu à bout de bras le système de santé pendant la crise.
Replacer l’humain au coeur du système de santé et recruter massivement des soignants, à tous les niveaux de formation dans le secteur de la santé et du médicosocial ;
Déplacer le centre de gravité du système de santé médicocentré vers la pluridisciplinarité et les paramédicaux spécialisés, en développant les professions Infirmiers en Pratiques Avancées (IPA), et en les harmonisant avec les Infirmier Diplômé d'Etat (IDE) spécialisés ;
Faire converger les formations des paramédicaux et des médico‐sociaux de niveau bac pour en faciliter l’accès, offrir des perspectives et en améliorer l’attractivité;
Au niveau de l’hôpital, mettre en place une collégialité du processus décisionnel, une politique d’autoévaluation ainsi qu’une systématisation du débrief ;
Repenser le transport sanitaire, devenu l’articulation indispensable entre la médecine de ville, l’ambulatoire et l’hospitalisation ;
Améliorer la pertinence du soin avec une prise en charge multidisciplinaire et un parcours du patient décliné entre les différentes communautés professionnelles territoriales de santé ;
Cadre général de financement et Gouvernance : parce qu’on ne peut faire de propositions sans réfléchir à leur financement.
Sanctuariser, par la loi organique, le principe de compensation intégrale des exonérations de cotisation sociale ;
Garantir un examen serein des Lois de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS), afin de renforcer la participation des partenaires sociaux et le contrôle des parlementaires ;
Redonner de la marge de manoeuvre aux acteurs locaux, en donnant la possibilité à des Agences Régionales de Santé décentralisées, appuyées par des instances soins à domicile, prévoir un financement au forfait pour une prestation globale pour prendre en compte le temps de coordination, de concertation et l’accompagnement humain dans les prestations ;
Parmi les pistes de financement de la 5ème branche de la sécurité sociale sur la dépendance, il faudra une contribution plus progressive, car s’il on est tous égaux devant le vieillissement, on ne l’est pas tous devant sa capacité de financement.
Prévention et Sport : parce que plus une population améliore sa santé, moins son système de santé est sollicité.
Mieux lier les questions de santé, d’environnement et de prévention grâce à une implication des collectivités territoriales dans les communautés professionnelles territoriales de santé ;
Ajouter une annexe sur la prévention et la santé environnementale à la LFSS afin de permettre au Parlement de réellement travailler sur ce sujet ;
Créer une délégation de mission de service public de santé pour les fédérations multisports, afin d’organiser, de former et de réglementer des parcours ayant pour finalité l’accessibilité à la pratique physique et/ou sportive ainsi que l’engagement citoyen vers un objectif de santé ;
Consolider les bénéfices du décret « sport sur ordonnance » et élargir ses ayantsdroits afin d’affirmer les bienfaits du sport comme une médecine douce ;
Renforcer la pratique du sport tout au long du cursus scolaire pour promouvoir rapidement une nouvelle culture des activités physiques, en sanctuarisant notamment les heures d’Education Physique et Sportive (EPS) en maternelle et en primaire, et en fléchant la 4e heure d’EPS en 5e année de collège vers les pratiques d’entretien physique et santé ;
Santé mentale : parce que la prise en charge psychologique en France souffre encore de nombreux blocages.
Réaffirmer le libre‐choix du patient ;
Organiser l’offre de soins en santé mentale autour du patient, et non plus autour de structures ;
Opérer un virage ambulatoire plus poussé et s’orienter vers un travail en réseau ;
Conforter les conseils locaux de santé mentale et les projets territoriaux de santé mentale, instances de concertation et de proximité ;
Permettre le développement d’une expertise spécialisée et de solutions de soins accessible à tous ;
Grand âge et autonomie : parce que notre démographie est l’un des plus grands enjeux pour l’avenir de notre système de santé.
Augmenter le ratio des personnels par rapport aux résidents ;
Renforcer le fonctionnement des Conseils de Vie Sociale, afin qu’y soient débattues les questions éthiques liées à l’accompagnement de la fin de vie et les décisions liées à la privation de liberté ;
Ouvrir une spécialisation Infirmier en Pratique Avancée (IPA) en soins palliatifs et gériatrie, afin de couvrir la désertification médicale et aborder plus dignement la fin de vie .