Alpes de Haute-Provence : « la rémunération travail n’est pas suffisamment attractive »

ÉCONOMIE / Daniel Margot, président de la CCI des Alpes de Haute-Provence, était l'invité du "8:30" ce mardi matin

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

« Le processus est en route » : désormais, les Chambres de Commerces et d’Industries doivent être rentables. C’était le message véhiculé par Bercy et son ministre Bruno le Maire, en juin 2018. Ce dernier annonçait alors la diminution de 100 millions d’euros par an pendant quatre ans du financement des CCI en France par la révision de la TFC, la taxe pour les frais de chambre qui finance les CCI à hauteur de 30 %. La machine est donc en place, « même si on regrette que cette baisse de taxe soit traitée à un niveau ISO : quelque soit le niveau de dépendance de la Chambre, la baisse est identique pour tous », avance Daniel Margot, le président de la CCI 04. Car difficile de comparer un territoire rural « qui a peu de capacités à générer du chiffre d’affaires additionnel avec une métropole comme Marseille qui a des ports, des aéroports et des entreprises à l’export. On dépend à 90 % dans le fonctionnement de cette taxe, Marseille est à 25 % ».

 

Les CCI vendent leurs produits

Les CCI rurales sont donc montées au créneau sur la loi finances 2020 « pour mettre en place un SMAC, un Seuil d’Animation des Chambres, de façon à ce que les hyper-rurales ne voient pas baisser autant la taxe. Pour l’année 2019 cela a été le cas, mais en 2022, la clause de revoyure n’est pas acquise ».

Les services désormais rendus aux entreprises seront vendus par la CCI 04 sous la marque « Enjeux 04 » avec plusieurs axes de services : appui aux entreprises dans la création, la transmission ou la cession, gestion de bâtiments, appui touristique et restauration « en faisant monter en qualité le personnel et les établissements ».

 

« La rémunération travail n’est pas suffisamment attractive »

 

Ce lundi, Renaud Muselier le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dressait le bilan de la Stratégie Economique Régionale, deux ans après son adoption en 2017 : des emplois privés en hausse de 25,6 % depuis 2015, un taux de chômage sous la barre des 10 %, des créations d’entreprises en hausse de 19 % sur un an en 2018, le chiffre d’affaires des TPE et PME qui augmente de 3,2 % sur un an au premier trimestre 2019, et des entreprises régionales qui réalisent 14 % de leur chiffre d’affaires à l’international. « Je suis d’accord avec ce bilan mais il ne faut pas oublier les difficultés de recrutement rencontrées », tempère Daniel Margot. Selon le président de la CCI 04, le problème de formation et le manque de différence « entre l’assurance chômage et la rémunération travail » en sont notamment les facteurs.

 

C. Michard