Haute Provence : INSEE, ralentissement démographique et disparités entre ouest et est

ÉCONOMIE / SOCIAL / Tous les cinq ans, l’INSEE réactualise le portrait des statistiques des départements de la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur et cette année, c’est le tour des Alpes de Haute Provence. Pour l’occasion, la préfecture a accueilli ce mardi les rencontres de l’INSEE

 

- Alpes de Haute Provence -

 

Avec 162.600 habitants, les Alpes de Haute Provence figurent parmi les trois départements les moins densément peuplés de France. On compte seulement 24 habitants au km². Un ralentissement démographique en contradiction avec sa croissance passée : alors qu'entre 2006 et 2011, le département enregistrait un accroissement de sa population de 0,8 %, entre 2011 et 2016, elles sont 300 personnes supplémentaires chaque année, soit + 0,2 %.

Une croissance démographique ralentie qui doit également faire face à un vieillissement de la population : 33 % des habitants ont plus de 60 ans contre 28 % en  région Provence-Alpes-Côte d'Azur. 

 

« Historiquement, les Alpes de Haute Provence enregistraient une très forte croissance démographique, portée notamment par un solde migratoire très excédentaire », T. Farrouch, chargé d’étude à la direction régionale de l’INSEE PACA

 

Des inégalités de revenus moins prononcées dans les Alpes de Haute-Provence

Point positif : l'inégalité de salaires est moins prononcée dans les Alpes de Haute-Provence qu'au niveau de la région. En effet, le rapport entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres est de 3,3 dans le département. Les ménages à hauts revenus sont moins nombreux et le taux de pauvreté départemental est de 16,4 % contre 17,2 % pour PACA. 

Notez également que l'économie des Alpes de Haute-Provence est portée par les secteurs tertiaires (près d'un emploi sur deux). Les activités touristiques sont nettement surreprésentées (8,5 % du niveau annuel moyen de l'emploi départemental contre 4 % en France). Quant à la fonction publique, elle est également pourvoyeuse d'emplois (un emploi sur trois). En effet, sur les dix premiers employeurs, sept sont publics. Trois établissements font partie des plus gros employeurs : L'Occitane à Manosque, Sanofi à Sisteron et Arkema à Château-Arnoux-Saint-Auban. 

 

Digne les Bains sort difficilement de la crise, Manosque bénéficie d'Aix

Des disparités de dynamiques économiques entre l’ouest et l’est du département sont la deuxième grande conclusion de cette étude. Pour mettre en évidence ce phénomène, l’INSEE a utilisé le concept de zone d’emploi avec d’un côté, les gens qui vivent et travaillent à Digne les Bains et de l’autre, ceux de Manosque.

 

« Le critère qui départage ces deux profils, c’est la proximité de la zone de Manosque avec celle d’Aix en Provence »

 

Pour aller plus loin

Digne les Bains représente 40 % de la population basse-alpine, soit 63.500 habitants. Mais depuis 2006, la croissance démographique est uniquement portée par son excédent migratoire. Quant à l'emploi salarié, il a baissé de 0,5 % par an en moyenne entre 2006 et 2016. Sur cette période, le taux de chômage y a progressé de 3,5 points. Le revenu médiantest de 19.300 euros. Manosque quant à elle n'est pas la capitale préfecture des Alpes de Haute-Provence mais comptabilise 51 % de la population du département, soit 83.000 habitants. Quant à l'emploi, il y est très dynamique : plus de 2 % par an en moyenne d'augmentation entre 2006 et 2016 mais paradoxe, le taux de chômage y a néanmoins progressé.

Ces rencontres de l’INSEE ont été également l’occasion de présenter les nouveautés de leur site internet refondé il y a 3 ans. Le public a désormais à disposition l’ensemble des données produites par l’INSEE qui ne sont pas soumises aux secrets statistiques.

 

M. Bonnefoy