Alpes de Haute-Provence : EELV souhaite remettre en question le réaménagement de la RN85 de Digne

POLITIQUE / « Le monde change et cette infrastructure est en retard sur son temps » dénonce EELV et demande aux élus de revoir leur copie. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

« Est-il toujours l’heure M. Le Préfet d’investir 47 millions dans l’aménagement de la RN 85 ? », c’est par cette question qu’EELV des Alpes de Haute-Provence interpelle Olivier Jacob concernant le barreau routier entre Malijai et Digne-les-Bains.

Alors que certains désespéraient de voir aboutir le dossier du désenclavement de la cité préfectorale des Alpes-de-Haute-Provence, celui-ci avait pris un coup d’accélérateur lorsque, le 5 septembre 2018, le préfet avait signé l’arrêté de déclaration d’utilité publique du projet. Une décision qui faisait suite à l’enquête publique qui s’était déroulée du lundi 26 février au vendredi 6 avril 2018 et dont le commissaire enquêteur a émis un avis favorable le 1er mai dernier.

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La signature de la déclaration d’utilité publique qui avait ouvert de nouvelles étapes : une enquête publique au titre de l’autorisation environnementale, l’organisation d’une enquête parcellaire ainsi que la préparation et la réalisation des travaux, dont la première phase relative à la requalification urbaine de Mallemoisson est programmée pour le début de l’année 2019.

 

Une enquête publique remise en cause par EELV

Selon le Parti écologiste « l’enquête publique a donné lieu à de nombreuses contestations et dossiers signés d’associations, d’usagers (…) le commissaire enquêteur ne semble pas les avoir examinés. » Conséquence pour les porte-paroles du parti, Colette Charriau et Philippe Berrod, « nous voilà donc partis sur des acquisitions foncières, des expropriations pour aménager des dessertes qui ressembleront à des autoroutes et la démolition de plusieurs km de la voie ferrée Digne/Château-Arnoux. »

 

« Le monde change et cette infrastructure est en retard sur son temps »

Opposant la rareté programmée des énergies fossiles, un prix du pétrole en hausses constantes, des voitures principales causes de la pollution, EELV demandent aux élus dignois, aux élus du département et au préfet, de revoir leur copie. Mettant en avant les transports collectifs comme « une vraie réponse aux besoins », avec notamment la conservation « dans son intégralité de la ligne ferrée Digne-St Auban desservant le territoire avec des pôles d’échanges à valoriser, puisque la route seule n’est ni suffisante, ni écologique, et encore moins économique. »

 

« Nous voulons que les élus affichent qu’ils ont compris que la mobilité sur notre territoire n’était pas une succession de projets mais une vision à long terme, où la voiture n’est pas la seule réponse », C.Charriau et P.Berrod.

 

Une remise en question de l’aménagement de la RN 85 conclue par une série de questions : « où sont les pôles d’échanges multimodaux ? Quelles sont les solutions alternatives ? Quelles sont les réponses aux menaces de supprimer le Chemin de fer de Provence sur la partie 04 ? Transformer une ligne ferroviaire en piste cyclable est-ce un moyen de transport ? »

Une série d'interrogations politiquement légitimes, mais qui risquent de ne pas remettre en question un projet lancé à toute allure et soutenu par une majorité des parties concernées. Car face aux risques de voir filer les financements encore nécessaires pour les travaux, à force de tergiversations politiques, le projet pourrait connaitre le même sort que l’A51…

 

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A.Cam