- Alpes de Haute-Provence -
Représentants de la Préfecture, du Conseil départemental et de la mairie. Ce dimanche, tous seront présents pour célébrer le 74ème anniversaire de la libération de Digne-les-Bains. La ville a été reprise aux mains des Allemands par l’armée américaine. C’était 19 août 1944. Une libération de Digne-les-Bains qui ne faisait pas du tout partie des plans des Américains, qui avaient débarqué en Provence quelques jours plus tôt, le 15 août. « Ils devaient simplement rejoindre la vallée de la Durance pour la remonter. Et après Gap, se rabattre sur leur gauche pour bifurquer vers la vallée du Rhône », explique Guy Reymond, historien local et ancien responsable des archives communales.
En fait, tout s’est décidé après l’arrivée des Américains dans les Alpes de Haute-Provence, les Basses-Alpes à l’époque. Le 18 août, le général Frédéric Butler décide d’installer son camp de base à Riez. Et c’est là qu’ils rencontrent des résistants qui le mettent en garde sur le dispositif militaire des Allemands, « vous avez votre flan droit qui va être en danger puisqu’à Digne, il y a des troupes qui peuvent vous attaquer », détaille encore Guy Reymond.
Les Américains décident finalement de marcher sur Digne
Le général Butler décide donc d’envoyer une task force de 3.000 hommes et 1.000 véhicules pour aller libérer Digne-les-Bains qui avait déjà été bombardée pour sécuriser la progression américaine.
Extrait © Films Roger Comte
« Les Américains avaient décidé de bombarder les ponts de la région, dont celui de Digne-les-Bains, ce qui avait entraîné la mort de 24 civils et deux Allemands », souligne l’historien.
« Ça ressemblait un peu à la caravane du tour de France d’avant-guerre »
Au total, ce sont environ 600 Allemands qui se sont rendus. Et à la fin des combats, les 7.000 Dignois qui avaient fuient la ville sont revenus le soir même.
Extrait © Films Roger Comte
« Ils se sont précipités autour des Américains et ça ressemblait un peu à la caravane du tour de France d’avant-guerre : distribution de chewing-gum, de chocolat, de cigarettes, de boîtes de ration. Et en échange, tout le monde portait, qui des tomates, qui des courgettes. Beaucoup de légumes, car les Américains en avaient marre de leurs rations. C’est là que ma tante a écrit à ma mère : "ça sentait la liberté et l’espérance" ».