Alpes de Haute-Provence : le service cardiologie de l’hôpital de Sisteron ne fermera pas

SANTE / L’Agence Régional de Santé (ARS) maintient son financement suite à l’audit réalisé à la demande de l’agence. Le service est conforté et requalifié en service polyvalent, mais devra tendre vers une augmentation des activités.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Le combat n’aura pas été vain et les arguments portés à l’Agence Régional de Santé (ARS) ont été entendus pour sauver de la fermeture le service de cardiologie de l’hôpital de Sisteron. « J’avais fini par avoir des doutes, mais j’en conclus encore une fois une chose : la concertation, le dialogue permettent toujours de trouver des solutions », se félicite le maire (LR) de la ville, Daniel Spagnou.

 

 

C’est en présence d’Ahmed El-Bahri, directeur de l’organisation des soins de l’ARS, de Jean-Louis Bonnet, cardiologue interventionnel, chef de service à l’hôpital de la Timone et co-auteur de l’audit sur le service de cardiologie, que Daniel Spagnou a annoncé ce matin que le service serait « conforté » et « requalifié en service polyvalent ». L’ARS annonçant de son côté la poursuite du financement du service.

 

« La structure a une réelle nécessitée, avec une équipe très professionnelle »

Le 16 mai, le directeur de l’ARS, Claude d’Harcourt,  avait décidé de missionner deux experts médicaux pour réaliser un audit du service de cardiologie de l’hôpital de Sisteron avant d’en prononcer son éventuelle fermeture. L’objet de cet audit étant d’apprécier les conditions de sécurité et de qualité requises en lien avec le profil des patients susceptibles d’être accueillis.

Des patients majoritairement issus du département des Alpes de Haute-Provence (64%) mais aussi des Hautes-Alpes (34%) pour une capacité d’accueil de 27 lits d'hospitalisation non spécialisés et 10 lits d’hospitalisation de jour. Avec un taux de remplissage représentant presque 80% depuis le début de l’année 2018, dépassant déjà les résultats sur l’ensemble de l’année 2017 (68%), les auteurs de l’audit concluent à « un bon démarrage ». Sachant que, selon les chiffres fournis depuis 2012, l’activité du service est croissante.

Une activité en hausse, mais pas suffisante pour que le service conserve la « mention spécialisée » (MS). « L’activité assurée devrait être requalifiée en hôpital de jour, soins de suite de réadaptation (SSR) », préconisent les auteurs de l’audit. Une requalification « qui apporterait à la population une réponse rééducative adaptée. »

Un audit qui conclut que le service à toutes les raisons d’être pour l’ARS. Écoutez Ahmed El-Bahri :

 

Mais au-delà d’un jargon technique, le représentant de l’ARS tient à rassurer les représentants du personnel présents lors de la réunion : « cela ne changera strictement rien à votre travail et cela ne remet en rien en question l’avenir du service. »

 

Un travail « conforme » mais qui devra tendre vers « une augmentation des activités »

Car si le service est maintenu, il y a tout de même un « mais ». Ainsi, le directeur de l’ARS précise que si l’activité est croissante, elle est « insuffisante aujourd’hui par rapport aux financements accordés ».

Sur ce sujet, la représentant FO du personnel, soulève un malaise lors de la réunion : « il faut aussi que tout le monde joue le jeu de façon collective et que les médecins jouent le jeu de garder les patients plutôt que de les envoyer en clinique. » Sans aller plus loin dans le débat lors de la réunion, Ahmed El-Bahri a semblé saisir cette remarque avec attention.

 

L’hôpital de Sisteron ou la première victoire des hôpitaux de proximités

Car si Sisteron est hors des radars du Plan Régional de Santé de l’ARS, reste encore en suspens les cas du service psychiatrie de Larane-Montéglin et des urgences de nuit d’Embrun. Interrogé sur ces sujets, Ahmed El-Bahri, restera sans réponses. Mais selon nos informations, l’ARS souhaite trouver une solution pour « pérenniser les services » et « assurer les soins ».

Toujours selon nos informations, des études sont actuellement lancées sur les deux hôpitaux dont les conclusions de l’ARS devraient être rendues début septembre.

 

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A.Cam