- Alpes de Haute-Provence - 

3^ème et dernière affaire à la barre de la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence depuis ce jeudi. Un homme de 47 ans est accusé de tentative d’assassinat, le 3 juin 2016, en plein centre-ville de Digne les Bains, sur un homme de 31 ans aujourd’hui. Il a été condamné à 22 ans de réclusion criminelle. La Cour  a reconnu la préméditation. Retour sur cette dernière journée d'audience. 

Julien, un coup de feu, des blessures à vie

Ce vendredi matin, c’est l’expertise médicale de la victime qui a été lue. Ablation totale d’un rein, de la rate, ablation partielle du pancréas, mais aussi colon suturé. Julien qui est désormais diabétique à vie et souffre d’une fracture lombaire, « J’ai maigri de 10kg, j’ai toujours la balle logée dans une vertèbre, j’ai perdu toute mon énergie ».

"Le coup est parti involontairement", Jean-Louis

Ce matin l’accusé a également été entendu à la barre, « c’était pour lui faire peur, il y en a marre des alcooliques et des drogués, avec eux, je ne discute plus, je frappe. Je ne voulais pas lui tirer dessus, je voulais le faire mettre à genou devant tout le monde et lui pisser dessus ». L’accusé qui n’explique pas son geste, « le coup est parti involontairement. Je ne sais pas pourquoi j’ai mis cette balle dans mon pistolet ». Jean Louis qui a présenté des regrets en s’adressant à la victime, « je regrette sincèrement de t’avoir blessé. Je n’aurais jamais dû te rencontrer. Je comprends que ce que tu endures est beaucoup plus difficile que ce que j’endure moi en prison ». Avant de s’adresser aux jurés et leur demander de ne pas le mettre à l’écart de la société, « je ne mérite pas ça ».

18 ans de réclusion criminelle requis par l'avocate général

Des regrets qui n'auront pas suffi à susciter de la clémence auprès de l'avocate général. Cette dernière a requis 18 ans de réclusion criminelle et l'interdiction de paraître dans les Alpes de Haute-Provence pendant 10 ans car selon elle, la tentative d'assassinat est clairement établie. « Mesdames et Messieurs les jurés, vous avez les preuves pour reconnaître Jean-Louis A. coupable de tentative d'assassinat, lui qui se croit être un parrain. J'ai l'intime conviction qu'il a tiré pour lui ôter la vie avec préméditation ». L'avocate générale qui souligne par ailleurs le passé de l'accusé, déjà condamné en 1994 pour homicide involontaire, « il a déjà tué un homme d'une balle en pleine tête. Dans cette affaire, la volonté de tuer n'est pas à mettre en doute. 10 centimètres au-dessus, c'était une balle en plein coeur ». Finalement, la Cour a été plus sévère que les réquisitions et a condamné l'accusé à 22 ans de réclusion criminelle. La défense se réserve le droit de faire appel. 

A. Vallauri / C. Michard / M. Bonnefoy