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Alpes de Haute-Provence : le pont de la Durance à Manosque, à la croisée de l’histoire

TRANSPORT / Si celui qui compte le passage de quelque 19 000 véhicules par jour n’aura pas tenu ses engagements dans le temps, ce jeudi, visite de chantier du nouveau pont de la Durance qui devra s’installer pour les cent prochaines années, et dont les premières voitures pourraient passer dès 2019.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Philippe Auran, directeur adjoint des routes au conseil départemental des Alpes de Haute-Provence, le rappelle lors d’une réunion de chantier, ce jeudi, « le pont de la Durance est aussi une part de l’histoire du département » qui a commencé en 1838. C’est à cette date que le premier pont suspendu a été construit. « Achevé en 1843, il fut emporté en novembre de la même année au moment de la fin des travaux par la crue millénale avant même son inauguration. » Reconstruit en 1847, il fut restauré une première fois en 1891.

 

 

En 1939, avant la guerre, un nouveau pont (de 205 m de long, pour une largeur de 6 m, avec deux trottoirs), est construit avant d’être endommagé par des bombardements, en 1944 et dont certains câbles furent changés en 1956, et en 1989. C’est en 2010 que de multiples études ont démontré que ce pont ne pourrait tenir ses engagements d’un siècle de bons et loyaux services, voyant se croiser sur cette portion de la RD 907, 19.000 véhicules par jour. 2016, la décision est prise : un nouveau pont sera construit en amont de l’actuel pour une livraison, en 2019, et ce sera l’entreprise manosquine, Cozzi travaux publics, qui a remporté l’appel d’offres pour toute la partie ouvrage d’art.

Un pont qui a « mal vieilli », pour Philippe Auran :

Dans le lit de la Durance, depuis juillet 2017, les tractopelles sont donc entrées en action pour une durée de 30 mois et une mise en circulation du nouvel ouvrage à l’été 2019, suivie de la déconstruction du pont actuel, au printemps 2020.

 

Le chantier lors du détournement du lit de la Durance.

 

Et si l’ancien pont servait de piste cyclable ? « Non, trop de charges d’entretien et incompatible avec le courant des crues. »

 

Un pont trop cher pour les finances du département

Un nouvel ouvrage mixte acier/béton d’une longueur de 215 mètres et d’une largeur de 11,5 mètres. Il intégrera l’ensemble des fonctionnalités : mode doux avec la création d’une piste cyclable sécurisée, les transports exceptionnels, le passage de réseaux et la jonction avec la zone St Maurice d’un côté et le giratoire des « 4 chemins » de l’autre. Pour les amateurs, notez que le circuit de karting « Chomat » « ne disparaitra pas » avec l’arrivée du nouveau pont, précise le premier adjoint au maire de Manosque, Bernard Diguet.

 

De nombreux élus étaient présent pour cette visite de chantier.

 

Mais tout ceci a un coût que ne peut assumer seul un département qui porte pourtant la compétence des routes et gérant une centaine de ponts sur le territoire comme l’explique René Massette, président de l’exécutif :

Les chiffres en détail : le montant total de l’opération reste estimé à 14 millions d’euros (17 millions TTC) 6,7 millions financés par le département, 6.3 millions par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 591.000 euros par l’État et 585.000 euros par la Société du Canal de Provence, pour un pont qui devra être présent dans le paysage pour les cent prochaines années.

 

 

Un apport essentiel pour la commune et à l’agglomération de Manosque

Un nouveau pont devenu « indispensable », pour des raisons « d'augmentation constante de flux routier » mais aussi pour des raisons « d’alimentation en eau pour Manosque », comme l’explique Bernard Diguet :

 

Un radar de chantier mal aimé des automobilistes.

Installé depuis le début des travaux, s’il n’est pas présenté comme une machine à cash pour les caisses de l’État, il en a toutes les qualités. Mais personne ne semble savoir qui gère ce radar de chantier : ni les services de la préfecture ni les services du département. Installé à l’entrée du pont, en venant de Manosque, il flashe dans les deux sens et est très vite devenu l’ennemi juré des automobilistes qui traverse quotidiennement le pont encore en activité. Limité à 50 km/h, il n’est pas rare que même des habitués se « fassent prendre » lors d’un « moment d’inattention », d’où la colère de certains qui régulièrement le redécorent.

 

 

Pourtant, sa fonction est claire comme l’explique Philippe Auran : « je sais que cette limitation de vitesse surprend, mais elle est rendue nécessaire par l’état du pont. Il faut limiter les vibrations sur le pont et notamment celles engendrées par les freinages intempestifs des véhicules. Il faut donc que la circulation soit le plus fluide possible. »

 

A.Cam