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Alpes de Haute-Provence : budget du Département, la situation "n'est pas critique mais fragile"

POLITIQUE / Le débat d'orientations budgétaires se déroulait ce matin au sein de l'hémicycle dignois. Face à une dette qui augmentera dans les prochaines années, des choix stratégiques doivent d'ores et déjà être pris

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

La situation budgétaire n’est pas critique, mais fragile dans les Alpes de Haute-Provence. Le Conseil Départemental, le premier sous la présidence de René Massette élu après le décès de Gilbert Sauvan, se tenait ce vendredi. Si depuis plusieurs années un budget qualifié de « rigueur » est appliqué, « qui nous permet de ne pas figurer dans la liste des départements en difficulté, pour autant la situation est extrêmement fragile et nécessite la poursuite des efforts importants déjà engagés », a expliqué le rapporteur du budget, Jean-Christophe Pétrigny.

 

Dette : des prospectives peu encourageantes

La dette par habitant a progressé de 72 % entre 2008 et 2016 contre 27 % pour les autres départements ruraux et 21 % pour les autres départements de moins de 250.000 habitants. L’encours de la dette est de 854 euros par habitant, alors que la moyenne pour des départements de même strate est de 679 euros. La dette, qui était estimée à 138 millions d’euros en 2016, est passée à 141,6 millions d’euros cette année. Elle devrait avoisiner les 154 millions en 2018 et plus de 208 millions en 2022. En parallèle, la capacité de désendettement augmente également passant de 5,25 années en 2016 à 13,89 ans en 2022, « le ratio de désendettement est au seuil de vigilance à 10 ans, au seuil critique vers environ 12 ans et au seuil de cessation de paiement à 15 ans. Le seuil de vigilance pourrait être atteint dès 2020, le seuil critique en 2021 », poursuit Jean-Christophe Pétrigny.

 

 

Des investissements qui ne bougeront plus

Des choix stratégiques devront donc être faits dans le budget primitif 2018. « La priorité est donnée aux compétences obligatoires, où le niveau de services pourra être revu à la baisse ». Quant à la fiscalité, elle sera maintenue à un niveau constant. Face à des recettes qui ne bougeront pas, l’investissement devra également être réduit « à un niveau soutenable à terme pour la collectivité », les dépenses n’excèderont pas 40 millions d’euros. Un montant « toujours très supérieur à ce qu’on constate dans les départements similaires ».

 

 

Jean-Christophe Petrigny : 

 

"Nous attendons des actes concrets, pragmatiques et lisibles", C. Fiaert

 

Le département se recentrera donc sur ses compétences obligatoires, mais le niveau de service pourra être revu à la baisse. Claude Fiaert, conseiller départemental de Volonne, demande des lignes claires face à cette annonce :

 

Enfin, le sujet des Mineurs Non Accompagnés ne semble pas autant divisé dans les Alpes de Haute-Provence que dans le département voisin des Hautes-Alpes. Pourtant, le coût de la prise en charge des MNA pour 2017 est de « 2,7 millions d’euros dans les seuls établissements », une somme quasiment identique aux Hautes-Alpes.