- Alpes de Haute-Provence -
Plutôt que prélever les loups, déplaçons-les là où ils ne gênent pas. François Balique maire de Le Vernet a pris un arrêté contre les « animaux errants et dangereux ». En jouant avec les limites de la loi, l’édile veut contrôler tous les loups présents sur le territoire communal, aussi bien le Canis Lupus protégé par la Convention de Berne, mais aussi les loups hybrides qui eux pourraient être euthanasiés selon le maire.
« On a vu des loups traverser le village », F. Balique
Quel loup es-tu ?
Depuis plus de 20 ans, le maire de Le Vernet, François Balique, dénonce une pression de plus en plus forte du loup dans les alpages, mais plus seulement. Une espèce protégée internationalement, alors que faire ? Le maire veut contrôler tous les « animaux errants et dangereux » et c’est le sens de son arrêté. « Comment reconnaitre lequel est un Canis Lupus ou pas », interroge le maire de ce village.
Et toute la subtilité est là : quels sont les loups protégés, les Canis Lupus et quels sont les autres ? « Le seul moyen, c’est de les appréhender, de leur faire subir un test génétique. » S’ils ne sont pas protégés, ils pourront être euthanasiés. Par contre, la loi internationale l’interdit pour les Canis Lupus.
Mettre fin aux prélèvements
« Moi, je suis respectueux de la loi », affirme François Ballique qui dénonce les quotas nationaux de prélèvement, qui ne tiennent pas compte des réalités de chaque territoire. « Si on prélève 40 loups dans le Jura, on fait quoi chez nous ? » Le maire de Le Vernet préfère déplacer les Canis Lupus. « On les mettra dans des espaces où les loups seront d’ailleurs plus heureux que chez nous, où ils sont chassés de partout ».
Pour le premier magistrat, les quotas de prélèvement ne tiennent pas compte de la reproduction des canidés. Estimée entre 20 à 30% par an, « il faudrait prélever plus d’une centaine de loups chaque année en France ».
Le reportage d'Aurore Vallauri :